Je suis en train de faire des tractions, lorsque mon téléphone sonne. Je retombe sur le sol, attrape l'appareil, et regarde l'écran. Thea. Mon ex femme. J'ai toujours un pincement au cœur dès que je vois son visage apparaître. J'hésite à décrocher ou non. Finalement je laisse sonner. Je sais que cela ne doit rien présager de bon. On ne s'est pas quitté en bons termes. Je continue mes activités comme si de rien n'était, mais mine de rien, ça m'a perturbé de voir son nom. Et puis la sonnerie retentit de nouveau. Thea. Finalement je prends la décision de décrocher, ce que je vais amèrement regretté. Une fois les politesses d'usage passées, et qu'elle entre dans le vif du sujet, le pourquoi du comment elle m'appelle, le ton commence à monter. L'avantage, c'est que personne ne doit comprendre ce qu'on se raconte, puisque je parle en norvégien.  « Nei, men er du seriøs? Kaller du meg for det? [...] Er du virkelig redd for at jeg drar deg i gjørma? Du er en del av historien min, jeg snakker om deg hvis jeg vil. [...] Vet du hva? Fuck deg*. » Et de rage, je lance le téléphone qui vient s'exploser contre le mur, à seulement quelques centimètres de l'encadrure de la porte où se trouve @Tara, que je n'avais pas vu arriver. Non mais d'où elle sort ?  « Å, beklager » que je m'excuse immédiatement. Avant de me rendre compte que c'est dans la mauvaise langue. Faut le temps que mon cerveau se réadapte.  « Pardon je ne t'avais pas vu. » On est passé près de la catastrophe. « Je me suis...un peu emporté. » Sans blagues. Oui je suis du genre nerveux. Je viens récupérer les débris de mon téléphone et voir si je peux en récupérer quelque chose.  « Fais chier. »

*Non mais t'es sérieuse ? Tu m'appelles pour ça ? […] T'as vraiment peur que je te traîne dans la boue ? Tu fais parti de mon histoire, je parle de toi si j'en ai envie. […] Tu sais quoi ? Va te faire foutre.

La matinée commence bien, je me suis réveillée suffisamment tôt pour avoir le temps de vaquer à mes occupations avant d’entamer ma séance de sport quotidienne. Je me suis promis de ne pas sacrifier mes habitudes à la villa, hors de question que je perde l’habitude d’aller dépenser quelques calories chaque matin. A l’extérieur de ces murs, lorsque mes journées ne se résument pas à anticiper sur le challenge et sur le shooting à venir, j’ai pour tradition de débuter ma journée par un footing d’une petite heure avant de rejoindre la salle de classe. Rien de tel, après une bonne douche bien entendu, pour arriver en cours l’esprit léger. Je peux vous assurer que ça aide quand tu te retrouves face à des gamins surexcités alors qu’ils devraient tous être encore endormis. Je préfère les voir plein d’énergie cela dit, tu peux au moins en tirer quelque chose. L’année dernière, la donne était différente, j’ai passé les pires premières heures de ma vie, la torture se répétait chaque jour et ça a duré une année entière. J’en ai encore des frissons rien que d’y penser. Ma brassière parfaitement ajustée, mon pantalon de jogging enfilé et mes baskets lacées… Je suis fin prête à en découdre avec la salle de sport et j’entre dans la pièce, pétillante comme toujours. Peut-être trop pétillante ? Je réchappe à une morte certaine par lapidation lorsque le téléphone de Sander explose contre le mur juste à côté de moi. Il baragouine quelque chose dans une langue qui m’est complètement inconnue. « Et en anglais ? En français aussi, si tu préfères ! » Quitte à enchainer les langues étrangères, autant y aller jusqu’au bout. « Un peu emporté ? Je ne sais pas qui tu avais à l’autre bout du fil, mais j’pense que cette personne a clairement compris que tu étais énervé. » On se croirait au milieu d’une île à se la jouer Battle Royale. « Tu voulais me mettre K.O. c’est ça ? Une place de plus pour le beau Sander ! » C’est loupé, ma bêtise me fait néanmoins sourire sans même concevoir que je pourrais récolter la tempête s’il n’est pas vraiment d’humeur. Il se rapproche pour attraper les restes de son téléphone et… Ouais, Fais chier comme il dit. « Tu veux qu’on aille en acheter un nouveau en ville ? On peut y aller en footing si tu veux, histoire que je te fasse mordre la poussière en cardio. »

Franchement on est passé près de la catastrophe. Dieu merci, le téléphone ne l'a pas touché. Je m'en serais voulu. Et peut être qu'on m'aurait dégagé à coup de pied aux fesses pour avoir agressé une candidate. Que ça soit volontaire ou non. Je me sens honteux de m'être emporté de la sorte. En plus tout ça à cause de mon ex femme. Elle ne devrait plus avoir autant d'impact sur moi. Pourtant à chaque fois, elle arrive à m'atteindre d'une manière ou d'une autre.  « Pardon ? » que je tente en français pas très sur.  « C'était mon ex femme. Qui me prend la tête, parce qu'elle a peur des retombées médiatiques que ma participation à ce jeu pourraient avoir sur elle. » Thea est une personne qui tient énormément à sa vie privée. Les scènes qu'elle pouvait me faire quand parfois je racontais des détails sur notre vie lors d'interview. Cela va sûrement étonner la demoiselle d'apprendre que j'ai été marié. Maintenant on me voit comme un mec volage, bien loin des relations sérieuses.  « Mais c'est pas une excuse pour agir ainsi...Je suis désolé... » Cela ne me fait pas rire, non j'ai honte. C'est que j'ai déjà suivi une thérapie pour la gestion de la colère. Qui m'a beaucoup aidé, mais parfois, j'ai des réminiscence. Je peux vous dire que j'en ai cassé du matériel par le passé. Tara me propose d'aller remplacer mon téléphone en ville. En footing par contre. Autant la première idée me plait bien, autant la deuxième un peu moins.  « Faudrait que je change de prothèse pour courir... Et après pour marcher avec c'est pas terrible. » J'ai une prothèse différente, une lame, pour la course. Mais ce n'est pas franchement adapté pour la marche. Et je vais pas me trimballer en ville avec deux prothèses.  « Donc je veux bien, mais en caisse si t'y vois pas d'inconvénients. Le défi en cardio ça sera pour une prochaine fois. »

Si je ne connaissais pas Sander davantage, j’aurais probablement pris mes jambes à mon cou pour fuir le plus loin possible. Pourquoi prendre la peine d’accueillir une personne chaleureusement en la prenant dans ses bras ou en vantant sa beauté légendaire ? C’est tellement surfait, le jeté de téléphone va nettement plus à l’essentiel. Le cellulaire n’est pas passé très loin de mon visage, il s’est explosé avec fracas contre le mur en laissant présager une interruption immédiate des services proposés. Puisse ton âme reposer en paix, ô toi, pauvre téléphone à caractère portatif sacrifié si jeune et si injustement. Sander tente de communiquer en utilisant une langue qui m’est complètement étrangère et qui me laisse de marbre. Perplexe, je lui propose de repasser à l’anglais ou, pourquoi pas, au français. Le beau tatoué s’avère plein de surprises puisqu’il enchaine avec une incertitude complètement attendrissante. « Excuses acceptées ! Tu devrais plutôt les présenter à ton portable, cela dit. » Je crois qu’il souffre nettement plus que moi. Il m’explique que son ex-femme lui a passé un appel et que, comme son comportement le laissait déjà deviner, la conversation ne s’est pas bien terminée. « Tu as été marié longtemps ? » J’en apprends tous les jours, je peux d’ailleurs comprendre les craintes de son ex-femme. Lorsque quelqu’un se retrouve sous les projecteurs, ce sont l’intégralité de ses proches qui se retrouvent plus ou moins exposés. Je sens une véritable gêne de la part de Sander qui ne cesse de s’excuser et me pousse à avancer pour venir glisser l’une de mes mains contre son épaule. « Tu as perdu pied quelques minutes, ce n’est pas illogique. Arrête de t’excuser et prends le temps de digérer tout ce qui vient de se passer. » Il pourra se servir de ce moment sombre pour éviter d’être surpassé par son impulsivité à nouveau dans un futur plus ou moins proche. Et là, honte suprême pour moi qui zappe complètement sa jambe artificielle pour lui proposer d’aller en ville lui acheter un nouveau téléphone à condition de le faire en footing. Sa réponse me fait baisser la tête, mes joues s’empourprent et la gêne me gagne immédiatement. « Je suis désolée… J’ai oublié qu’il n’était pas forcément aisé pour toi de pouvoir courir. » D’un autre côté, c’est plutôt flatteur, c’est signe que je ne remarque même plus qu’il est différent. Au fond, il n’est pas différent pour moi, il a juste quelque chose que je n’ai pas. « Allons-y pour la voiture. Oh et… Tu devras également m’offrir un café pour te faire pardonner, à moins que tu préfères me faire un câlin, c’est plus économique. » Ouais, parce qu’il y a préjudice, vous imaginez le traumatisme pour moi ? Non, je déconne. J’ai surtout envie de l’embêter pour lui éviter de repenser à son acte en tant que tel.

Présenter mes excuses à mon portable ?  « Je crois malheureusement qu'il est déjà trop tard pour ça. » Le pauvre a tiré sa révérence. Rideau. C'est fini pour lui.  « Dire qu'il était si jeune...Il avait seulement quelques mois. » Il n'aura malheureusement pas vécu très longtemps. Après il faut savoir comme mes téléphones ont la fâcheuse tendance à se casser – je comprends pas pourquoi – j'achète pas les derniers à la mode. Nan je prends les smartphone d'entrée de gamme, ce qui me convient largement. Si j'ai été marié longtemps ?  « Hm... » Laisse moi réfléchir.  « 6 ans. On s'est mariés très tôt. » J'en avais 21, elle 22. Autant dire bien plus tôt que la moyenne d'âge habituelle. Une petite révélation qui a de quoi surprendre. En attendant je suis vraiment désolé de mon comportement complètement déplacé, j'aurais pu la blesser. Elle vient poser une main sur mon épaule, comme pour me rassurer. C'est qu'elle ne connaît pas mon passif aussi.  « Si. Je ne devrais pas la laisser m'atteindre comme ça... » Le problème c'est qu'elle a toujours une emprise sur moi que je le veuille ou non. Peut être parce que je n'ai jamais vraiment fait le deuil de notre mariage. Si j'ai pu éprouver de la honte pour mon accès de colère passager, c'est au tour maintenant de Tara d'en ressentir suite à son petit oubli sur ma condition. Mais il n'y a pas de quoi être désolée, bien au contraire.  « Pas de quoi. Si je peux réussir à faire oublier ma différence deux minutes, c'est déjà ça de gagné. » Du coup, c'est décidé, on ira en voiture. Par contre elle voudrait que je lui offre un café pour me faire pardonner. Ou alors, un câlin. Oh regardez là celle là... Mais vous savez quoi ? Je vais vous surprendre et opter pour la deuxième solution.  « Allez...Parce que je sais que t'en meurs d'envie depuis le début. » J'ouvre mes bras, pour l'accueillir. Elle a de la chance, ma femme m'a appelé alors que je commençais tout juste mes exercices, donc je ne suis pas dégoulinant de sueur. J'ai à peine eu le temps de transpirer. En revanche je suis torse nu, mais je doute que ça soit un problème. Je la serre alors dans mes bras. Quelques secondes, point trop n'en faut. C'est plutôt plaisant dans le fond.  Je me détache alors avant de rajouter.  « Et je t'offrirais même le café. » Je suis un fou moi.

Un téléphone de sacrifié à cause d’une altercation. Une victime de plus de notre incapacité à correctement gérer nos propres émotions. Certains explosent des portables, d’autres frappent dans les murs tandis qu’une partie de la population, à mon image, aurait tendance à évacuer en hurlant, en se déchainant sur une musique ridicule… J’admire ceux qui parviennent à évacuer le surplus de douleur, de pression, d’énervement en noircissant un cahier pour coucher sur le papier leurs émotions. Je ne sais pas faire cela, je suis beaucoup trop expressive et impulsive. Si l’hystérie ne fonctionne pas sur moi, les pleurs en écoutant des musiques déprimantes ou en regardant des films pour dépressifs demeurent une solution efficace. « Sacrifié pour la bonne cause, dirons-nous ! Puisse la mémoire de ce téléphone être célébrée. » J’ironise mais le constat est bel et bien réel, mieux vaut qu’il passe ses nerfs sur un portable plutôt que sur le visage de quelqu’un d’autre. Son poignet l’en remercie d’avance. Six ans, il a été marié pendant six ans à cette fille. Les surprises s’enchainent les unes après les autres. « Ah quand même… Mais t’as quel âge ? Soixante ans ? T’es le roi de la chirurgie plastique ou quoi ?! » Je ne lui donnerai pas plus de trente ans et j’ai pourtant l’impression qu’il a vécu plusieurs vies. Ma main tendrement posée sur son épaule tente de le rassurer, de lui ôter toute inquiétude mais cet objectif n’est que partiellement atteint. « Tu sais ce que je dis à mes élèves lorsqu’ils échouent ou retombent dans leurs travers ? » Il pourrait grogner, ne pas voir l’intérêt, mais le constat fonctionne aussi bien pour eux que pour lui. « Apprends de ta rechute, sers t’en pour éviter que ça ne se reproduise. Capitalise dessus ! » Une erreur n’est jamais un échec, au contraire, les leçons à en tirer sont fertiles et évitent de s’égarer en chemin. Je me sens stupide lorsque je constate que j’ai déjà tout oublié de son handicap alors que je devrais en être fière, comme il me le fait si bien remarquer d’ailleurs. Je ne vois pas en lui quelqu’un de différent, il est unique comme chacun d’entre nous, mais je ne l’associe pas à sa jambe artificielle. Nous irons donc lui trouver un autre téléphone en voiture, un bon plan qui m’évitera d’avoir à souffrir pour parcourir les 7-8 kilomètres (pour un simple aller) menant au cœur du centre-ville. Je parviens à décrocher LA récompense ultime, un câlin d’un Sander torse nu et plus avenant que prévu. Ma peau frissonne brièvement au contact de son corps à moitié dénudé. Il a la peau étrangement douce, ça éveille une curiosité sur laquelle je ne devrais pas m’épancher plus que de raison. « Putain. » Je me met à jurer, en français. « T’as la peau sacrément brûlante… T’es un loup enfaite, c’est ça ? » Plutôt que d’éviter un moment diablement gênant, j’instaure à nouveau une distance habituelle en retrouvant une position plus classique. Le sourire aux lèvres, satisfaite par un câlin qui, malgré tout, m’aura fait un bien fou. « Parfait… T’as même le droit de me payer une petite sucrerie pour noyer le café ! » Comment ça toujours plus ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. « En route ! » Juste le temps d’enfiler un jean, un t-shirt blanc et une veste légère pour paraitre plus habillée avant de rejoindre la voiture près de laquelle Sander m’attend déjà. « J’ai une question stupide et gênante à nouveau… Tu peux conduire ce genre de véhicules ? » J’ignore s’il a la mobilité nécessaire au niveau de sa jambe artificielle pour pouvoir conduire un véhicule à la configuration classique.

Tara s'étonne de ma réponse. Je rigole quand elle me demande mon âge, si je suis pas l'as de la chirurgie esthétique. Et oui ma petite dame, j'ai été marié durant 6 années. Il est vrai que j'ai à peine 29 ans, et pourtant j'ai l'impression d'avoir vécu plusieurs vies. J'ai probablement vécu bien plus de choses en l'espace de quasi 30 ans, que certains dans toute leur vie.  « Ah oui t'es pas au courant ? J'approche de la cinquantaine en vrai. Mais chut, j'aimerais que ça reste entre nous. » Si cela pouvait rester notre petit secret. Motus et bouche cousue.  « Je me suis marié à 21 ans. Pas de temps à perdre, pourquoi attendre ? » On était sur de notre amour. D'être faits l'un pour l'autre.  « La fougue de la jeunesse. » Même si je suis divorcé à présent et que mes relations avec mon ex femme peuvent paraître chaotiques, je ne regrette en aucun cas de m'être marié. Je regrette en revanche la tournure qu'a prit notre relation, qui est passé du rêve au cauchemar. Et pour ça, j'en assume une très grande part de responsabilité. Aujourd'hui, je devrais pouvoir être capable de tourner la page. Malheureusement, au vu de mon excès de colère, il paraît évident que je ne sois pas encore complètement détaché. Elle arrive toujours à m'atteindre. Tara me conseille de capitaliser sur mes échecs, qu'ils me servent à l'avenir pour ne plus les reproduire.  « Si c'était aussi simple. » Je suis conscient des erreurs à ne pas reproduire, pour autant ça n'empêche pas de les reproduire quand même. Impulsivité quand tu nous tiens. Puis, en guise de pardon, je lui offre un câlin, puisqu'elle l'a tant réclamé. On ne va pas se mentir, c'est plutôt plaisant. Le Sander serait il en manque d'affection ? Elle s'étonne alors de la chaleur que dégage mon corps. Sacrément brûlante selon elle, pas du tout dans l'exagération, ça va. Mais il est vrai que je fais parti de cette catégorie de personne qui a constamment la peau chaude. Certain quand ils te touchent ils ont les mains super froides par exemple, mais ce n'est pas mon cas. Je peux servir de bouilloire humaine.  « Tu ferais mieux de te cacher les soirs de pleine lune. » que je réplique en plaisantant, alors qu'on s'est détaché et qu'on a reprit nos positions initiales. En plus du calin, je compte même lui payer le café. Voilà qu'elle veut une sucrerie en plus.  « Donnez lui la main, elle vous prendra le bras. » que je réplique amusé. On part se changer, j''enfile un tshirt, je fou des baskets a mes pieds, et le tour est joué. J'ai récupéré aussi mes papiers. Je l'attends devant la voiture. Si je peux conduire ce genre de voitures ?  « Y'a pas de questions stupides. » C'est normal de se les poser. En tant que personne valide, il est difficile d'appréhender ce qu'on peut oui ou non faire.  « Y'en a qui ont les papiers nécessaires pour conduire un véhicule classique. Pas moi. » Y'a des démarches administratives à faire, des examens à passer... Je me suis déjà essayé à conduire avec ma prothèse, mais j'ai bien vite abandonné l'idée, j'ai trouvé ça trop dangereux. Et puis j'ai un certain passif avec les voitures...  « Mais je peux conduire les boites automatique. » Ce qui est le cas de celle là en l’occurrence. Deux pédales, je n'ai besoin que d'une jambe pour ça.  « T'as le permis ? Tu me conduis ? » La vérité, c'est que je ne suis plus très à l'aise au volant, alors j'évite autant que possible de conduire.