J'ai passé une très mauvaise nuit. J'ai revécu le traumatisme de mon accident, revisité à ma sauce. Et s'en est suivit des douleurs fantômes pour accompagner le cauchemar, sinon ce n'est pas drôle. Je n'ai en définitive que très peu dormi. Je sens que cela risque de se ressentir sur mes performances lors du challenge qui s'annonce tout à l'heure. Merde. C'est qu'aujourd'hui a une teneur tout particulière. Chargée en émotions. Si mon frère était encore en vie, il aurait fêté ses 27 ans. Et là voyez...Je ressens le besoin de boire un verre. Mais je sais que si je commence, je vais en boire un deuxième, puis un troisième, puis un quatrième... Et il est hors de question que je foute en l'air tous mes efforts. Je suis un ancien alcoolique. Enfin non, ce n'est pas une notion qui existe. Alcoolique un jour, alcoolique toujours. Disons que je suis un alcoolique abstinent. Le risque de rechute n'est jamais bien loin. Installé sur le canapé, je joue avec ma pièce, symbolisant mes 6 mois d'abstinence. En vrai maintenant, cela fera un peu plus de 7 mois. Depuis que je suis ici dans le jeu, à Los Angeles, j'ai arrêté d'aller aux réunions des AA. Forcément, mon groupe de soutien se trouvait à New York. J'aurais pu trouver un autre endroit ici, je doute que ce n'est pas ça qui manque, mais je n'ai pas eu envie. J'ai préféré me concentrer pleinement à l'émission, et je me suis dis que je n'en avais pas besoin. Peut être était-ce un tort. Je fais tournoyer ma pièce entre mes doigts, c'est devenu tout un art. Cette pièce je la porte quasiment toujours sur moi. Elle est dans mon portefeuille. Cela me rappelle d'où je viens. Le chemin parcouru. C'est alors que dans un mouvement maladroit, je la fais tomber.  « Merde... » Je regarde par terre, je ne la trouve pas, fuck. Au bout de 30s de recherche, ça commence à m'énerver – oui je suis très patient aujourd'hui – si bien que je retourne carrément le canap'. Rien.  « Mais tu te fous de ma gueule... » Allez, je retourne même le fauteuil, peut être un peu violemment. Rien. C'est quoi cette histoire. C'est alors que j'entends du bruit derrière moi. @Dihya. Je me gratte la tête un peu gêné.  « C'est pas ce que tu crois... » Je sais pas on pourrait croire que j'ai retourné toute la pièce en mode vénère, mais bon y'a quand même une raison.  « J'ai perdu une pièce. » Dis comme ça, cela paraît un peu ridicule, m'enfin. D'ailleurs ce dont je ne me suis pas aperçu, c'est qu'elle se trouve au pied de la jeune femme, tout simplement.

Dihya traîne dans le dressing de son étage, en sous-vêtement, se demandant alors ce qu’elle devrait porter pour cette journée. Elle, qui d’habitude passe ses journées en pantalon ou short de sport, semble opter pour une petite robe légère, idéale avec les températures printanières. Elle revêt donc son habit, puis chausse une paire de baskets – l’une parmi les dizaines qu’elle a apportées avec elle, dans cette villa –. Une fois prête, elle dévale les escaliers, faisant voltiger les volants de sa robe. Elle se rend dans la bibliothèque, elle a remarqué une pile de magasines de mode. Dihya n’est pas une grande lectrice, ou consommatrice, de ce genre de lecture, mais elle se dit qu’elle pourrait se forger des connaissances. Notamment avec les noms des professionnels de la mode. Elle prend l’un des derniers magasines qui datent de ce mois-ci puis s’en va. Elle n’a pas envie de rester dans cette bibliothèque – sûrement parce que l’endroit ou le simple fait de prononcer le nom de l’endroit lui rappelle ses années scolaires… . Elle prend donc la direction de la salle de détente. Elle se dit qu’elle pourra lire tranquillement, sans crainte d’être dérangée par l’un de ses camarades. Elle pousse la porte timidement, son regard s’arrêtant alors sur… l’un de ses camarades. Elle arrête tout mouvement, écarquillant les yeux en regardant la scène qui se déroule sous ses yeux. Elle n’ose faire un geste, de peur de se prendre quelque chose sur le visage – un coup, un geste non maitrisé ou un simple coussin –. Elle ignore ce qu’il se passe dans la tête de son camarade, à cet instant. Une chose dont elle est certaine : il a décidé de retourner toute la pièce, ou du moins, une partie de la pièce. Quelques minutes plus tard, @Sander remarque sa présence. Il lui adresse quelques mots, qu’elle parvient à lire sur ses lèvres. Ce n’est pas ce qu’elle croit… Elle ne sait pas si elle croyait quelque chose, à vrai dire. Elle hausse alors les épaules, tant dis qu’il lui explique les vrais raisons de ce retournement de pièce. Il a perdu une pièce. Elle hoche la tête. Puis son corps s’éveille doucement pour lui adresser quelque chose, son visage, ses bras, ses mains : « Tu veux que je t’aide ? ». Après tout, cela ne lui coûtera rien de l’aider. A quoi ressemble-t-elle, cette pièce ? », qu’elle lui demande tout en signant avant de se lancer dans une quelconque quête. Elle porte son attention sur ses lèvres, afin de pouvoir lire sa réponse. Elle baisse les yeux, se disant qu’elle est peut-être par terre et non sur le fauteuil. Elle bouge l’un de ses pieds, avant de remarquer un objet rond et brillant près de sa basket. Elle se baisse pour la ramasser, au même moment que le jeune homme ait la même intention qu’elle. Ses doigts effleurent la pièce, l’observant discrètement, puis redressant le regard en direction de Sander. Elle lui adresse un timide sourire, puis se relève et lui tend l’objet en question. « Tiens ». Elle croit comprendre la valeur et la signification de cette pièce. « Ce sera notre secret, si tu veux. », qu’elle signe.

Je me sens immédiatement obligé de me justifier. Je ne voudrais pas qu'elle me prenne pour un gros violent qui est en train de retourner la pièce sous un quelconque accès de rage. Même si pour le coup je ne suis pas des plus délicats non plus... Mais tout ceci a un but précis. Retrouver l'objet que j'ai malencontreusement fait tomber, et qui a décidé de se faire la malle. Pourtant elle ne peut pas être tombée bien loin ! Dihya me propose son aide, j'hoche la tête en guise d’acquiescement. On ne sera pas trop de deux pour la retrouver. Puis je suis une petite boule de nerfs, alors je dois être moins lucide, la preuve en est ce retournement de meubles. Un peu extrême. A quoi ressemble la pièce ? Euh...à une pièce ? Je lui dessine un rond et la taille qu'elle fait avec mes doigts. Puis je reprends ma recherche, cette fois, sous le tapis. Oui ça n'a pas de sens, comment aurait elle pu se retrouver là, m'enfin... C'est alors que je vois Dihya se baisser comme pour ramasser quelque chose. Ma pièce ! Alléluia. Pas besoin d'être un génie pour comprendre ce qu'elle représente. Je me relève, et récupère mon bien.  « Merci. » Elle déclare alors que cela notre secret, si je le souhaite. En gros elle n'en dira rien à personne, je peux compter sur sa discrétion.  « Pas besoin. Ce n'est pas un secret. » Même si clairement, je ne le crie pas sous tous les toits. D'ailleurs, quasiment personne ne doit être au courant de mon addiction dans ce jeu, sauf Tara. Même si je n'en ai pas parlé ouvertement avec elle, mes allusions plus mon tatouage devaient être suffisant pour qu'elle comprenne le message. Ou alors c'est qu'elle n'est vraiment pas fut fut si elle n'a pas réussi à saisir la portée de mes propos. Mis à part avec elle, je ne l'ai jamais évoqué. Ce n'est pas un sujet qui me viendrait naturellement à l'esprit de lancer, même si je n'ai pas de problèmes pour en parler si on me demande. Après tout c'est une partie de moi non négligeable. Clairement pas celle dont je suis le plus fier.  « 7 mois 23 jours que je suis... » Merde, j'ai aucune idée de comment on dit sobre en langage des signes. Bah tant pis, elle comprend l'essentiel.  « Alcool. » que je précise. Au cas où elle se demanderait. Après tout cela pourrait être tout aussi bien la drogue. Ou le jeu, quoi que vous croyez qu'on donne des petites pièces aux joueurs anonymes ? J'en doute.

Ainsi son camarade aurait retourné une partie de la pièce dans la perspective d’y retrouver… une pièce. Oui, une pièce. Sans réfléchir, la belle métisse lui offre son aide et sans attendre une once de réponse de sa part, elle se met en quête de ce bien précieux. A vrai dire, elle n’a peu d’effort à faire. Remarquant alors la pièce à quelques centimètres de la semelle de sa basket. Elle la ramasse puis la tend à son propriétaire. L’objet entre ses doigts, elle la détaille, quelques secondes. Elle croit comprendre la signification de cette pièce. Son meilleur ami en avait une. Elle ignore si elle veut que cela se sache – enfin elle n’a aucune raison d’en parler avec quelconque de ses camarades –, mais cela peut-être leur secret. Il semblerait que c’en ne soit pas un. Elle se contente alors d’hocher timidement la tête. Il lui explique alors que cela sept mois et vingt trois jours. A la lecture de la pièce, elle a cru comprendre que cela faisait au minimum six mois… six mois d’abstinence, de sobriété – certainement –, c’est ce qu’elle en a déduit. « J’ai compris ». Elle détaille les traits de son visage, silencieuse, alors qu’il s’exprime de nouveau. Il signe un nouveau mot : alcool. « C’est pour cette raison que tu ne bois pas d’alcool », qu’elle signe. Elle n’émet aucun jugement, elle aussi n’est pas une consommatrice d’alcool. Elle a remarqué que le jeune homme prenait le soin de choisir toujours une boisson non-alcoolisée, comme lors de leur sortie ensemble, ou lors des quelques rares soirées organisées entre les habitants de cette villa. Dihya porte finalement son attention en direction du canapé. Elle s’en approche, commençant à y remettre un peu d’ordre, puis elle se tourne en direction de son camarade, Sander. Elle fronce les sourcils. « Tu ne crois quand même pas que je vais ranger, toute seule, tout ce boxon que tu as fait ? », qu’elle signe, son corps s’animant à chacun des mots qu’elle exprime. Elle pose ses mains sur ses hanches, l’air de dire « allez, hop, hop, au travail ». Après tout, il a très bien réussi à retourner toute cette pièce, il peut à présent la remettre en ordre. Finalement, la belle l’observe faire, avant de s’échouer sur le canapé remis en ordre. Elle tapote dessus, sur la place à côté, pour signifier au jeune homme de venir s’asseoir à ses côtés. Il a peut-être mieux à faire que de se retrouver à converser avec elle. « tu veux en parler ?

J'hoche la tête en guise d'assentiment. C'est bien là ma raison pour laquelle je ne bois pas d'alcool. De son côté, elle n'en boit pas non plus, mais clairement ses motivations son différentes des miennes. Je doute qu'elle ait des problèmes de boisson elle aussi. Puis si ça avait été le cas, elle l'aurait très certainement mentionné en retour. Vl'a qu'elle commence à ranger, alors que je ne lui ai rien demandé. Elle m'intime de me bouger, qu'elle n'allait pas faire ça toute seule. Bah écoute si, je pensais bien me tourner les pouces pendant que je la regarde s'activer pour remettre de l'ordre dans mon bordel. Non ? Bon ok. Je remets le canapé en place, puis le fauteuil. Puis elle s'installe, et je me pose à ses côtés. Si je veux en parler ?  « C'est une période sombre de ma vie dont je ne suis pas fier. » Après mon accident s'en est suivi alcoolisme et dépression sévère. Je décide de continuer à l'oral, parce que ça va me demander trop d'efforts, et que potentiellement je ne pourrais pas exprimer tout ce que je veux. Je fais attention à bien articuler pour qu'elle saisisse tout.  « Je passais mon temps dans les bars. Je buvais tous les jours. J'ai eu des ennuis avec la justice, je faisais n'importe quoi. » Conduite en état d'ivresse, trouble de l'ordre public.  « Et cela ne s'est pas arrangé lorsque ma femme m'a quitté. » Bien au contraire. Je pense qu'elle était le dernier pilier, qui m'empêchait de m’effondrer complètement. Ma descente aux enfers n'a fait qu'empirer. « Un jour, j'ai réussi à me procurer une arme. Je voulais...Tu sais... » Je mime un pistolet sur ma tempe.  « Mais j'étais tellement...J'avais oublié de le charger. Il ne s'est rien passé. » Etait ce vraiment un oubli dans le fond ? Ou était ce mon subconscient qui ne voulait pas que je meurs ?  « C'est là que je me suis rendu compte que je ne pouvais pas tomber plus bas. Que j'avais touché le fond. Complètement. Et j'ai eu comme un déclic, je ne sais pas... C'est à partir de ce jour là que j'ai décidé de reprendre ma vie en main. » Il a fallu que j'en passe par là, que je touche le fond, pour que je réussisse à trouver la force de m'en sortir.  « Depuis je m'en sors plutôt bien, mais parfois, comme aujourd'hui, c'est...Compliqué. »

Dihya commence à remettre un peu d’ordre dans la pièce, ou du moins un semblant d’ordre. Elle remet quelques coussins à leur place, sur le canapé. Elle se tourne finalement vers son camarade pour lui signaler qu’elle ne rangera pas seule, d’autant plus que ce n’est pas elle l’auteur de ce boxon, de ce capharnaüm, mais bel et bien lui. Elle lui lance l’un de ces regards emprunts d’une certaine remontrance. Quelques instants après, Sander la rejoint pour ranger la salle de détente. Il remet en place le canapé puis le fauteuil. Alors que l’ordre est revenu dans la pièce, la belle métisse s’assied sur le canapé, puis tapote à côté d’elle pour l’inviter à le rejoindre. Elle signe quelques mots, lui demandant s’il veut en parler. Elle doute qu’elle soit la personne avec qui il voudrait converser à ce propos, et qu’elle soit la personne avec qui il voudrait tout simplement discuter, même de tout et de rien. Sander évoque une période sombre de sa vie. Elle imagine que cette période doit avoir un lien avec son accident. Elle pose son regard sur le visage de son camarade, qui continue de prendre la parole. Cette fois, pas de gestes, pas de mains qui s’élèvent et cette langue qui anime tout un corps, toute une culture. Cette fois, des mots oralisés. La métisse se tourne légèrement dans le canapé, afin d’être installée pour l’avoir en face d’elle et de parvenir sans trop de difficulté à lire sur ses lèvres et à déchiffrer les syllabes qui émanent de sa bouche. Elle doit lire les syllabes, recomposer les mots et suite de mots, elle doit aussi imaginer à la modalité de la phrase – la langue est composée de quatre modalités : la modalité assertive, interrogative, jussive et exclamative. Chaque modalité exprime l’expression de l’attitude de celui qui parle. Chez ceux qui usent de leurs verbes, chaque modalité est marquée d’une courbe mélodique distinctive. Une intonation que Dihya ne peut entendre. Une subtilité de la langue qu’elle ne peut distinguer. Dans sa langue, dans sa culture, elles sont marquées par des traits du visage bien distinctifs. Les oreilles deviennent des yeux, dans la culture de Dihya. Ses pupilles analysent chaque syllabe articulée par Sander. Elle pose ses mains sur ses cuisses, après avoir croisé ses jambes sur le canapé, en position du lotus. Elle ne « dit » rien, elle lit sur ses lèvres. Elle lui laisse la parole. Elle sourcille, de temps en temps. Il évoque sa dépendance à l’alcool et la façon dont il a mis le doigt dans l’engrenage. Elle écarquille les yeux, quand elle croit comprendre qu’il évoque d’une tentative de suicide, quand bien même il n’ait pas prononcé le mot, mais c’est ce qu’elle a cru comprendre en lisant sur ses lèvres. Le problème de ceux qui emploient le verbe est le recourt perpétuel aux sous-entendus. Ceux-là sont parfois difficiles à déchiffrer, mais ils ne s’en rendent pas compte, parce qu’ils n’ont pas le même approche de la communication. Il évoque finalement avoir eu l’envie de reprendre sa vie en main. Un fin rictus se dessine sur les lèvres de la métisse. Elle n’exprime toujours rien, à l’aide de ses mains. Il parle d’aujourd’hui, aujourd’hui, c’est compliqué. « Pourquoi ? », signe-t-elle. « C’est… un jour spécial, aujourd’hui ? », qu’elle reprend.

Je laisse tomber l'usage des signes pour quelques instants. Mon niveau n'est pas encore assez bon pour que je puisse lui exprimer tout ce que je souhaite de cette façon. Puis je n'ai pas envie de faire des erreurs, et dire des trucs approximatifs. Elle est bien meilleure pour lire sur les lèvres que moi signer. Même si je ne cesse de progresser au fil des semaines. Je passe plusieurs heures à m'exercer, c'est que je fais ça avec sérieux. Comme quoi cela n'a rien avoir avec une envie de me part de lui plaire et de gagner des points en ma faveur. Vu sa relation avec Devan, clairement j'aurais aucune chance. Pourtant, j'apprends toujours. Bref, je m'exprime, je lui raconte un pan de ma vie. Un gros morceau. Je n'en parle pas très souvent. Surtout de mes envies de suicide. Et ma tentative ratée. J'en ai honte. Pourquoi aujourd'hui serait plus compliqué à supporter qu'un autre jour lambda ? Je sors une photo de ma poche et lui tends. J'attends qu'elle me regarde de nouveau, pour signer. « 27 ans aujourd'hui. » C'est l'âge qu'il aurait eu, s'il était toujours parmi nous. Malheureusement il a été fauché bien avant l'heure. Beaucoup trop tôt. Alors oui ce jour est particulièrement chargé en émotions. Il fait remonter plein de souvenirs douloureux à la surface.

Dihya suit avec attention chaque syllabe articulé par son camarade. Elle comprend au fil de sa lecture la gravité de sa confession, de son récit. Elle se pince les lèvres. Il évoque un jour spécial, un jour pas comme les autres. Du moins, c’est ce qu’elle croit comprendre en analysant les syllabes articulés par Sander. Elle ne le quitte pas du regard, tant dit qu’elle pose ses mains sur ses jambes. Son attention s’attarde sur sa main qui dessine un geste. Elle fronce les sourcils, ses yeux ne quittant plus cette main. Elle le voit sortir de sa poche un papier, ou plutôt une photographie, un cliché. Les doigts de la belle métisse effleurent la photo, elle la regarde, silencieusement, s’imprégnant des détails. Elle redresse la tête et se tourne vers Sander. Il signe un âge, vingt-sept ans. Elle comprend que l’un des deux enfants aurait ou a vingt-sept ans aujourd’hui. Elle reporte son attention sur le cliché, avant de le reporter sur son camarade. « C’est ton frère et toi ? », qu’elle lui demande. « T’étais super mignon à l’époque, dis donc », qu’elle signe de nouveau. Elle tente de détendre l’atmosphère tant bien que mal. Elle reprend finalement un air sérieux. « Vous étiez proches ? », son frère et lui, l’étaient-ils ? Elle l’imagine, tout du moins.