Il y a de tout dans cette villa. De quoi faire rêver, la plupart des candidats présents ici. De mon côté, je préfère garder les pieds sur terre. On a de la chance d’être là et si on veut pouvoir rester le plus loin possible dans le jeu, il ne faut pas tomber dans l’oisiveté. Les épreuves n’ont pas encore commencé, mais je sens bien qu’elles vont nous en faire voir de toutes les couleurs. En attendant, j’ai bien envie de m’amuser. J’ai remarqué le lendemain de mon arrivée qu’un terrain de golf était installé dans le jardin. Je n’ai eu l’occasion de jouer au golf qu’une seule fois, avec un pote, lors de mon arrivée à Vestmanna. Depuis, je n’ai pas retouché à un club ni même à une balle, mais aujourd’hui j’ai bien envie de m’y remettre. J’enfile des vêtements et me dirige vers le jardin, croisant au passage un autre candidat, lui aussi assez remarquable, avec ces tatouages et sa jambe artificielle. D’un regard je lui indique le green. « On se fait une petite partie ? C’est toujours plus marrant de jouer à plusieurs. En plus cela développera un esprit de compétition entre nous, tout en nous permettant de faire plus ample connaissances. Le jeune homme a l’air d’ailleurs d’être un compétiteur né, ce qui n’est pas plus mal. J’aime aussi la compétition et l’adrénaline que celle-ci apporte. Cela met dans une bonne ambiance, une atmosphère chargée de défis et de testostérone propice au développement de fraternités comme de rivalités. Ce que l’avenir nous dira.

Défier @Sander c’est, je l’admets, un moyen de voir un peu ce qu’il a dans le ventre. C’est aussi un moyen de prendre l’air et de se changer les idées. Une confrontation tout à fait amical bien sûr. Même si je compte bien tout faire pour gagner. On descend alors sur le fairway et surement pour m’intimider il m‘explique qu’il connait Tiger Woods. Connaître un champion ne signifie pas en être un soi-même, tu sais. Si j’ai bien compris, Sander est un ancien champion olympique handicapé depuis un accident qui lui a fait perdre sa jambe. C’est que ce que j’ai entendu en écoutant les conversations de couloirs. Je ne regarde pas son appendice métallique. Un homme, comme un livre ne doit pas être jugé à sa couverture. Si c’est à ces critères qu’il définit notre rivalité. Celons-moi, il se trompe. On se ressemble beaucoup c’est vrai. Maintenant, je ne pense pas que nos valeurs, ni même notre éducation ai été la même. Je suis un autodidacte alors que lui semble avoir été formaté, par une famille, un entraineur. On a l’air de lui avoir inculqué une manière d’être et de penser qui ne me correspondent pas. Sa derrière phrase me surprend, mais aussi me fait immédiatement réagir. Serait-ce une menace ? Je n’aime pas ce ton, ni cette manière d’être. Je lui donne un club et lui souris. Trêve de blabla, place aux actes. À toi l’honneur. Je me recule de quelques pas pour « admirer » le spectacle. Il parle beaucoup, mais n’agit que peu. Or là, j’ai envie de le voir en action, histoire de savoir si je dois vraiment m’inquiéter ou si tout n’est que poudre aux yeux.