« RILEY ? » J’hurle dans la maison comme une vraie dégénérée, certains candidats se tournent même vers moi en pensant qu’il y a une dispute en cours. Ce qui n’est pas du tout le cas. Je souris, gênée, avant de me rendre dans la cuisine pour remarquer que monsieur est en train de manger un sandwich. « Quand tu m’as dit que tu acceptais de venir faire les magasins avec moi, je ne pensais pas que je devais faire une véritable chasse au trésor pour te trouver. » Je le gratifie tout de même d’un sourire, car je suis contente qu’il a accepté de m’accompagner. « On y va, maintenant. Je te payerais un autre sandwich, promis. » Je l’attrape par le bras et l’oblige à me suivre vers l’extérieur de la villa. « Je conduis ou t’es un vrai macho, donc je dois te laisser le volant ? » Je ricane un instant, avant d’aller m’asseoir dans la voiture. Bien sûr, le cameraman est derrière nous, je lui offre un petit sourire. Bien sûr, je retourne vite mon visage vers Riley, on n’a pas le droit de parler avec les cameramans tant que le voyant au-dessus de sa caméra est allumée. Je me suis habituée à force. « Bon, comme je tes promis, je ne fais que trois magasins et pas plus de dix minutes dans chacun d’eux. Et en bonus, je ne te demanderais pas si tu me trouves trop grosse dans une des tenues que j'essayerais. » Oui, c’est compliqué de convaincre un garçon de nous accompagner faire les magasins, alors il faut avoir préparé les bons arguments avant. Et j’en avais donné un en béton pour qu’il ne refuse pas. « Et bien sûr, je t’offrirais la meilleure glace de Los Angeles. » Faire plaisir à son estomac, c’est ce qui l’a convaincu. Pourquoi avoir demandé à Riley et pas quelqu’un d’autres ? Tout simplement parce que le feeling a été direct entre nous et que j’adore passer du temps avec lui. Et si je ne me trompe pas, c’est réciproque. Je sais qu’on va bien rigoler et puis je ne suis pas une nana trop chiante quand je fais du shopping. Ou presque.

Je bouscule sans aucun scrupule Riley afin de partir rapidement faire du shopping. Pendant que je le tire vers la sortie, il me demande si j’ai un train à prendre ou si je suis pressée d’avoir ma casquette kenzolovesbritney. Je m’arrête un instant pour le fixer, le sourcil se redressant. « Une casquette quoi ? » Oui, bon, je ne suis pas forcément la plus au courante niveau haute couture, je me contente de poser devant l’objectif. Mais visiblement si Riley connait ça, je ferais mieux de m’y mettre également. Je secoue la tête, n’attendant pas sa réponse pour lui retirer le bras afin qu’on soit rapidement dehors. Je lui laisse le choix de conduire ou de me laisser prendre le volant. Il fait le macho et décide de prendre le volant. Bah tiens. Je passe donc côté passager et moins stressée qu’au moment où je le cherchais partout, je me dis qu’on va passer une très bonne journée. Je lui donne d’ailleurs des arguments pour que lui aussi passe une bonne journée et pas un véritable calvaire. Il n’a pas l’air de totalement y croire, mais s’il se trouve avec moi dans la voiture, c’est qu’il accepte de souffrir au fond à mes côtés. Je rajoute dans la foulée qu’il ne devra même pas me dire si je suis grosse ou non dans l’une des tenues. Sa réponse me fait rire, il faut dire qu’il a toujours le mot qu’il faut Riley. « Tu as intérêt de me dire non ou tu risques de rencontrer une Alia très sauvage et dangereuse. » Bon j’en rajoute énormément, si on m’a décrit comme la douce Alia, ce n’est pas pour rien. Je n’ai rien d’agressive pour un sous et c’est certainement une qualité, mais aussi par moment un défaut. Et puis, je continue ma plaidoirie en lui disant que je vais lui offrir une glace en retour. Riley continue de me taquiner en me disant qu’il n’est venu que pour ça. Un petit sourire mutin se dessine sur mes lèvres. « Moi qui pensait que tu venais pour me voir essayer des nouveaux sous-vêtements, je suis déçue. » J’essaye de rester sérieuse le plus longtemps possible, mais j’éclate de rire face à mon audace soudain. Faut dire qu’il me tend des perches. Riley continue d’ailleurs ce petit jeu qu’il y a entre nous depuis le début. Apparemment, entre être mon mec et être mon meilleur ami gay, il a déjà fait son choix. Son regard se perd dans le mien quelques instants. J’essaye d’y lire quelques choses, mais malheureusement je ne sais pas définir s’il continue à s’agir encore d’un jeu entre nous ou d’autres choses. J’aime bien ce petit jeu, mais je ne veux pas m’y perdre et me casser la gueule à la fin. Enfin, le mieux c’est de ne pas s’emballer. Je me contente de hausser les épaules, tournant mon regard sur le pare-brise. « J’aurais bien besoin d’un meilleur ami gay pour me donner des conseils sur un garçon très sexy à la villa. Tant pis, je demanderais à Tara. » Je descends enfin de la voiture, marchant sur le parking aux côtés de Riley. Il se demande ce qui m’a poussé à vouloir faire absolument du shopping. « C’est simple, je suis venue avec une valise à moitié vide, je compte bien repartir d’ici avec une seconde valise bien remplie. » Moi, une addict du shopping ? Presque pas.

Je lui fais croire que je pourrais me transformer en vraie furie s’il me cherche un peu trop. Bien sûr, Riley me teste et me dit qu’il aimerait beaucoup voir ça. Je le fixe quelques secondes, la bouche ouverte, prête à surenchérir. Pourtant, rien ne sort. Je n’ai pas assez de répartie pour le coup. Je ferme donc ma bouche, prenant une fausse mine boudeuse. « Bon d’accord, je ne suis pas du tout sauvage. » Et oui, je ne suis que la douce Alia, pas du tout du genre à me rebeller face à quelqu’un. Bien au contraire, je m’écrase littéralement face une personne qui me chercherait des noises. Enfin, c’est rare ce genre de situation, car je ne suis pas trop du genre à avoir des problèmes. Mais dans mon adolescence, j’ai eu à faire aux filles qui aiment tyranniser tout le monde et j’étais le plus souvent la petite tête de truc. C’est loin maintenant, elles sont pardonnées. Quant à Riley, comme je me suis fait avoir pour le côté sauvage, je le provoque avec un possible achat de sous-vêtement.  La petite voix qu’il prend pour me demander si je compte bien acheter des petites culottes me fait hurler de rire dans la voiture. J’en viens même à me tenir les côtes. Je décide me calmer et de garder un sourire mutin sur les lèvres. « Pourquoi pas, j’ai cru voir une boutique victoria secret dans ce centre commercial. On en a pas en Suisse. » Il me rappelle qu’au challenge, il avait su me guider vers la bonne tenue. Il n’a pas tort, je n’ai pas eu l’amabilité de le remercier d’ailleurs. Je me penche vers lui et dépose un baiser sur la joue. « Du coup je pense bien avoir besoin de ton avis pour savoir si je suis plutôt tanga ou string. » Et alors que je vois son regard, je me remets à rire. « Sale obsédée va ! » Je continue de le taquiner en lui disant qu’il y a bien un garçon que je pourrais trouver sexy au sein de la villa, mais sans rentrer dans les détails pour bien l’embêter. Il me répond qu’il ira demander des informations à Tara et j’ouvre grand la bouche, totalement choquée. « Mais c’est complètement déloyal ça, on ne demande jamais les informations aux copines. » C’est vrai, après tout Tara est ma meilleure copine de l’aventure, du coup on se raconte nos petits potins. Alors, il n’a pas le droit d’aller à la pêche aux infos. On arrive rapidement au niveau des magasins du grand centre commercial et je regarde l’ensemble des boutiques comme une enfant émerveillée. Riley me demande par quoi on commence. « Des robes. Je veux des robes par millier. » Bien sûr, j’abuse totalement, une ou deux seraient suffisant. Pas envie que mon banquier décide de bloquer mes comptes en pensant qu’on m’a piraté. « J’étais coiffeuse et propriétaire de mon propre salon. » Je le fixe, en gardant constamment mon sourire. « Je l’ai vendu à la concurrence pour pouvoir me lancer dans cette aventure. Voilà pourquoi je peux me permettre de refaire ma garde-robe. » Je me doute bien que s’il me pose la question, c’est par rapport à mes moyens financiers. Je n’ai jamais été riche, mais avec le chèque que j’ai reçu pour la vente de mon salon, je peux me permettre quelques folies. J’attrape le bras de Riley, glissant le mien par-dessous, pour avancer vers la première boutique. « Et toi, alors ? Tu faisais quoi avant de venir ici ? »