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@Dihya - 27/04/2018 - 23h25

Depuis plusieurs jours, la température de Los Angeles a augmentée. C'est l'été avant l'heure et là, tu n'arrives pas à trouver le sommeil. Il est encore un peu tôt à vrai dire et tu n'es même pas encore au lit. T'es juste avachi sur un canapé à geeker sur un jeu installé sur ton portable. En soit, tu t'occupes. Mais t'as vraiment chaud et tu te décides d'aller te rafraîchir à la piscine. Tu t'empares d'un short de bain et d'une serviette puis tu te diriges à l'extérieur de la villa. Tu files ensuite dans le poolhouse pour te changer et tu te décides d'envoyer un SMS à Dihya. « Je vais me rafraîchir à la piscine. ça te dit un bain de minuit ? » Tu regardes ta montre et constate avec effroi qu'il n'est même pas minuit. Bientôt... Allez hop, une fois ton maillot enfilé, tu files dehors et saute illico à l'eau en omettant de te rafraîchir la nuque auparavant, ce qui est pourtant toujours conseillé. Là, clairement, t'avais trop chaud. Tu te rends aussitôt compte que t'as oublié ton portable dans le poolhouse et que tu n'auras donc pas la réponse de Dihya. Te rejoindra-t'elle ?

Dihya est dans sa chambre, en compagnie de l’un de ses camarades de chambrée avec qui elle échange sur ce début de semaine et ce challenge, Anders. Ce dernier est le seul de sa chambrée avec qui elle échange aisément et sans une once d’appréhension. La belle métisse ne sait comment aborder ces jours à venir. Elle a l’impression d’avoir été au maximum de ses capacités, quand bien même la professionnelle invitée par le panel avait dit le contraire, lors de la dernière cérémonie du panel. Elle repense à ses mots qu’elle a eus à son égard : sa créativité, mais aussi sa capacité pour tout un tas de choses. Un tas de choses ? C’est vaste ça… Dihya est tirée de sa conversation avec Anders, par la vibration de son téléphone portable qu’elle ressent. Aussitôt son regard s’arrête sur l’écran et lit le nom de l’auteur de ce message. Un fin sourire se peint sur ses lèvres, alors qu’elle lit les mots. Il est question de piscine et de… bain de minuit. Bain de minuit. Est-ce bien ce à quoi elle pense ? Pour en être sûre, elle demande à son camarade de chambrée ce qu’évoque pour lui l’expression « bain de minuit » - évidemment, elle tait le fait qu’elle ait reçu un message à ce propos. Il lui confirme ses pensées. Elle hoche vaguement la tête. Elle quitte son lit et explique qu’elle a oublié qu’elle avait quelque chose de prévu. Oui, à cette heure si tardive de la journée. Elle lui adresse un signe de la main puis quitte la pièce. Elle passe dans le dressing pour revêtir l’un de ses maillots de bain deux pièces. Elle noue un paréo autour de sa taille. Une fois prête, elle dévale les escaliers pour se rendre dans la cuisine où elle se munit de deux coupes, puis d’une bouteille de champagne et une autre de jus de pomme. Ses trouvailles en main, elle traverse le salon puis la terrasse pour se rendre à la piscine. Il ignore s’il est encore là, mais selon le message qu’elle a reçu, l’auteur de ladite missive y est. Un fin sourire se peint sur ses lèvres, quand elle aperçoit sa silhouette dans la piscine. Elle s’approche et dépose les deux coupes et les bouteilles sur le rebord de la piscine. Elle n’allait tout de même pas se rendre, les mains vides. Elle laisse ensuite tombée son paréo, dans la nuit éclairée par les lumières artificielles qui bordent la piscine, offrant à la vue de son camarade son bikini et les parcelles de son épiderme découvertes. Après avoir ramassé son paréo et l’avoir déposé sur l’une des chaises longues, elle s’approche du rebord de la piscine, lancant un regard en direction du jeune homme. Un rictus malicieux s’éprend de ses lèvres, tant dis qu’elle entre dans l’eau. Elle fait quelques pas pour briser la distance qui les sépare. « Tu m’as attendu, j’espère », signe-t-elle à son adresse. Il l’a attendu pour le bain de minuit, qu’il doit comprendre. Elle se mord intérieurement la lèvre, ne sachant comment interpréter cette invitation.

Tes bras s’étendent dans la piscine tout comme tes jambes afin que tu puisses faire quelques longueurs. T’as besoin de te dépenser mais surtout de te rafraichir. Il fait terriblement chaud ces jours-ci. Tu ne sais pas si @Dihya te rejoindra ou non pour prendre un bain de minuit en ta compagnie. Ou du moins, un bain à minuit car tu es encore tout habillé. Enfin… en short de bain, façon de parler. Quelques minutes plus tard, tu lèves la tête pour découvrir la jeune femme qui fait tomber son paréo par terre, telle une femme fatale. Tu ne peux t’empêcher de siffler, non pas lourdement mais plutôt afin de la taquiner. De toute façon, elle n’entendra pas ce son. Tu remarques ensuite du coin de l’œil le plateau avec le champagne qu’elle a préparé. C’est qu’elle a tout prévu. Le niveau de sex appeal de la candidate est au summum jusqu’à ce qu’elle ramasse le paréo pour le déposer délicatement sur l’une des chaises longues. Ça n’était pas réellement nécessaire et ça casse un instant l’ambiance mais pour autant, ça te fait rire car l’intention était quand même là. En plus, ça te permet de loucher en toute discrétion sur le frêle corps à moitié dénudé de la candidate. Tu le savais déjà mais tu ne peux t’empêcher de constater à nouveau qu’elle est bien foutue. Tu l’observes avec fougue s’aventurer en douceur dans la piscine pour te rejoindre peu à peu. Elle mime quelques mots tout en essayant de ne pas se laisser couler. Pas très pratique tout de même de parler la langue des signes le corps totalement dans l’eau. Néanmoins, t’arrives à comprendre le message. C’est que tu progresses depuis quelques jours. « Comme tu le vois, je suis encore là. » Tu désignes tes yeux avec tes mains puis retourne les mains vers elle avant de t’auto-désigner en clignotant des mains et de montrer la piscine. Tu ne sais toujours pas t’exprimer en langue des signes mais tu t’essayes avec ta manière. T’espère être un minimum compréhensible. Tu désignes ensuite tes vêtements en prononçant cette fois de manière audible quelques mots. « Mais.. T’as encore tes vêtements ! » Tu fronces les sourcils en scrutant la partie encore visible de son maillot puis tu te mets à rire. Elle comprendra que tu fais référence à l’origine du terme « bains de minuit ». Pour ta part, elle ne saura pas si tu es nu ou non car on ne voit pas bien ce qu’il se passe dans l’eau. C’est qu’il fait quand même nuit même s’il y a des néons qui vous éclaire. « Pourquoi du jus de pomme ? » Quelques instants plus tard, tu soulèves la bouteille une fois t’être rapproché du rebord.

La métisse s’aventure à l’extérieur de la villa, éclairée par les lumières artificielles, sur son chemin. Elle rejoint alors Devan, qui est présent, dans la piscine. Elle s’installe et entre ensuite dans l’eau, brisant la distance qui les sépare. Elle lui adresse quelques signes, évoquant le fait qu’il l’ait attendue. Elle évoque ce message qui lui a envoyé. Un message dont elle ne sait pas exactement comment l’interpréter. Doit-elle l’interpréter comment elle le ressent ? Elle ne sait pas. Elle a peur de se méprendre et d’être, une fois encore, déçue par un homme. Elle le détaille, en silence, alors qu’il lui adresse des gestes avec les mains – ou plutôt il tente de mimer quelque chose, une réponse. Un éclat s’échappe furtivement de ses lèvres : pour la langue des signes, il devra continuer d’apprendre. Son regard ne quitte pas son visage. Elle imprime ses traits qui se font et défont, sous l’ébène de son regard, elle les apprend par cœur, encore et encore. Ses yeux s’attardent sur sa bouche qui lui adresse quelques mots. Il parle de la tenue de la belle, qui aurait encore ses vêtements – enfin son bikini –. Elle lui lance un regard, l’air de dire « toi aussi, non ? ». Elle joue avec ses sourcils, alors que le doute se peint sur son visage. Evidemment, elle doute qu’il lui affirmera qu’il porte encore un vêtement pour cacher les parcelles de sa peau intime. Peu importe la situation, il prétendra ne rien porter. Dihya passe l’une de ses mains derrière la nuque du jeune homme, afin de s’agripper légèrement à lui, puis elle pose son autre main sur son pectoral. Elle plante son regard dans le sien et ne le quitte pas du regard. Elle peut sentir son rythme cardiaque sous la paume de sa main. Elle laisse glisser sa main le long du torse nu de Devan, sentant ses muscles se contracter à son passage. Un fin rictus se peint sur ses lèvres, en ressentant sous ses doigts l’effet qu’ils prodiguent. Sa main continue de parcourir les parcelles de sa peau, jusqu’à s’arrêter au bas ventre. Son regard se fait plus intense. Est-il vraiment sans vêtement ? Elle laisse sa main continuer son chemin, doucement, tout doucement, comme pour faire perdurer l’instant. Elle se mord la lèvre inférieure, puis ses doigts s’arrêtent sur l’élastique d’un short de bain. Elle prend un air faussement surpris, et cligne des paupières, l’air de dire « toi aussi, tu as encore tes vêtements… ». Un sourire s’éprend de ses lèvres, alors que ses doigts commencent à s’amuser avec l’élastique du short de bain. Elle ne quitte pas du regard son camarade et ne défait pas cette emprise qu’elle a sur lui. Elle attend un geste, une réaction de sa part. Finalement, son camarade l’interroge sur la présence du jus de pomme. Elle hausse les épaules, avant de lever légèrement les yeux en l’air. Comment ça tu ne sais pas ? Dihya défait l’emprise qu’elle a sur lui, pour s’installer sur le bord de la piscine. Elle lui adresse quelques signes : « je ne bois pas d’alcool ». Certains pensent qu’elle ne boirait pas à cause de sa religion – après tout, Dihya n’est pas très américain comme prénom… --. La vérité est tout autre et repose sur un simple choix personnel. La métisse finit par tendre son bras vers Devan pour l’attirer vers elle.

La belle @Dihya t’a rejoint dans la piscine pour ton plus grand plaisir à cette heure tardive. La chaleur aidant, le bain de minuit aura lieu. Ou presque. Tu n’es pas tout à fait tout nu et tu remarques qu’elle non plus puisqu’elle porte toujours sur elle un bikini. Aujourd’hui, cette expression s’est presque banalisée à vrai dire. Tu l’emploies dès que tu prends un bain tardif, peu importe la tenue et peu importe l’heure. Tu connais pourtant son origine ou du moins son sens à connotation plus ou moins charnelle. Et c’est d’ailleurs là-dessus que tu décides de t’amuser en taquinant ta camarade sur le fait qu’elle n’est pas toute nue en supposant que toi tu l’es. Un léger sourire se glisse sur ton visage alors que la jeune femme s’approche de toi et laisse balader sa main sur ton corps peu à peu jusqu’à franchir la barrière de ton short de bain. Ton regard ne quitte pas le sien. L’échange est sensuel et ne te laisse pas indifférent. Néanmoins, tu résistes à la tentation de poser tes lèvres sur les siennes. « Ça peut s’arranger. » Tu ricanes alors ne sachant pas si elle comprends tes mots ou non. Puis, contre toute attente, tu mets finalement fin à ce petit jeu en t’éloignant d’elle pour t’agripper au rebord face au plateau contenant du champagne, des coupes et du jus de pomme. Tu t’étonnes d’ailleurs de la présence de cette dernière bouteille. Dihya te signale aussitôt qu’elle ne boit pas d’alcool. Tu ne le savais pas. A vrai dire, t’as le sentiment de ne pas connaitre encore grand-chose de sa vie. Pour une fois, tu décides de rester raisonnable et de ne pas toucher à l’alcool en entamant la bouteille de jus et la versant dans les deux coupes. T’apportes alors l’un des verres à la candidate dans la partie de la piscine où vous avez encore pied. Ce n’est pourtant pas idéal. Peut-être devriez-vous passer dans le jacuzzi ? Tu lui montres le chemin en lui indiquant de te suivre alors qu’elle te retient subitement. Tu comprends aussitôt ce qu’elle souhaite. Tes lèvres se posent en douceur et sensuellement contre les siennes. Quelques instants plus tard, finalement bien installés dans le jacuzzi, yeux dans les yeux, tu lui poses une question simple en prenant soin d’articuler chaque mot. « Qui es-tu ? » T’as envie d’apprendre à la connaître version langage des signes. Tu te doutes néanmoins que ta question pourrait être déstabilisante.

Dihya se permet de douter de la véracité des dires de Devan. Elle profite de l’instant qui s’offre à elle pour vérifier d’elle-même. L’une de ses mains parcourt le torse nu du bellâtre, faisant durer le moment. Un sourire nait sur son visage, en sentant le corps réagir du jeune homme au passage de ses doigts fins. Elle remarque qu’il porte un short du bain – ou du moins quelque chose qui cache son intimité –. Elle ne le quitte pas du regard, alors qu’elle lit quelques mots sur ses lèvres. Ca peut s’arranger, dit-il. Il fait certainement référence à son habit… laissant entendre qu’il peut l’enlever. Elle lui adresse une mine, l’air de dire « ah oui ? », lui adressant à l’occasion un clin d’œil malicieux. La belle métisse profite de cette proximité physique, alors que sa main parcourt de nouveau ce torse nu qui s’offre à elle. Il vient par la suite l’interroger sur la présence du jus de fruit – de pomme, pour être précis –. Elle ignore ce changement soudain de sujet… peut-être est-il mal à l’aise ? ou peut-être que la situation entre eux n’est pas comme elle le pense ? Elle se mord intérieurement la lèvre. Elle l’informe qu’elle ne boit pas d’alcool. Elle doute que ce soit une information nouvelle. Après tout, à chaque dîner ou soirée entre les candidats de la villa, la métisse ne boit jamais d’alcool. Elle sait que son refus de l’alcool lui vaut des remarques à l’extérieur, peut-être même dans la villa. Certains ont du mal à concevoir que ce soit sa propre volonté de ne pas en boire. Alors qu’ils leur serrent une coupe, Dihya l’attire près d’elle. Elle a besoin de sentir sa présence près d’elle, au plus près d’elle, elle a besoin de briser cette distance qui s’est installée entre eux. Il la repoussera peut-être, comme il l’a fait tout à l’heure. Elle l’observe, silencieusement, tandis qu’il s’approche d’elle, franchissant la limite. Ses lèvres viennent à la rencontre des siennes. Elle mord timidement sa lèvre, ses bras venant encercler sa nuque. Elle profite de cet instant, de ce bref instant. Devan l’invite ensuite à le suivre jusqu’au jacuzzi. Elle glisse sa main dans la sienne, puis elle prend place dans ledit jacuzzi. Elle s’installe en face de lui, pouvant ainsi l’observer et surtout pouvant lire sur ses lèvres s’il vient à lui adresser la parole, ce qui ne tarde pas. Elle arque un sourcil, alors qu’elle croit lire une interrogation sur ses lèvres. Qui est-elle ? Un sourire amusé se peint sur ses lèvres, elle s’approche de lui, ses jambes venant se mêler aux siennes. Elle pose sa main sur un pectoral du beau brun, et à l’aide de son index, elle trace quelques lettres : « ton futur ». Elle lui adresse un clin d’œil et un sourire malicieux s’empare de ses lèvres. Elle détaille les traits de son visage, puis elle recule pour reprendre sa place initiale dans ce jacuzzi. Quelques secondes s’écoulent, avant que ses mains ne s’animent. « Je suis Dihya », qu’elle signe en utilisant son nom-signe. « Je participe à ATNM, dans le but de prouver que la différence ne fait pas d’une personne un monstre », mais il l’aurait deviné. Ce n’est pas un secret de polichinelle. Dihya a toujours affirmé qu’elle voulait lancer un message à travers sa démarche. Elle ne changera peut-être pas la société, mais elle veut que le regard des autres, que ce regard qu’ils ont posé un jour sur elle change. « Je suis… ». Elle n’est pas certaine qu’il comprenne le signe. Elle fronce les sourcils en tentant de se remémorer comment prononcer les syllabes : « fitness influencer ». Elle a dit l’essentiel ; elle croit. Elle reste silencieuse, ses mains s’étant éteintes. Son regard ne quitte plus Devan. Puis elle reprend la parole, en signant : « à quoi penses-tu, à l’instant ? ». Elle a dû mal à comprendre ce qu’il se passe dans l’esprit du jeune homme, ce qu’il pense de la situation, de leur relation, d’elle…

Tu profites pleinement du moment présent dans la piscine entouré de Dihya, que tu as naturellement invité à te rejoindre. Ce bain tardif rafraîchit forcément et ce, même si la piscine est tout de même un peu chauffé. Tu sais en plus que le fait de se baigner à tendance à influencer la fatigue corporelle. Tu auras sans doute moins de mal à trouver le sommeil par la suite. Mais tu ne comptes pas partir pour le moment, au contraire, la soirée ne fait que commencer. Après avoir servi la demoiselle de jus de pomme, car elle ne boit pas d’alcool, tu trinques ta coupe contre la sienne comme si vous buviez du champagne. Tout est dans l’attitude après tout. Tu t’apprêtes à bouger un peu lorsqu’elle te retient d’un bras. Tu te retournes et te retrouves nez à nez avec elle. La tentation est trop fort. Tu l’embrasses sensuellement et presque fougueusement comme s’il s’agissait de votre premier baiser. Il n’en est pourtant rien mais tu as l’impression qu’à chaque fois c’est la naissance de quelque chose. Tu profites de l’instant présent puis, dans un frisson subit, tu décides d’aller te réchauffer au jacuzzi. T’espères bien qu’elle te suive. Tu ne comptes pas la laisser là, toute seule, sur le carreau et ce, même si la piscine et le jacuzzi ne font qu’un, en soi. Confortablement installés dans ce bain à remous, vos yeux se croisent pendant plusieurs secondes avec tendresse et passion en même temps. Tu décides de rompre le silence en lui demandant qui elle est, tout en prenant soin d’articuler chaque mot afin qu’elle te comprenne. Ta question un tantinet déroutante ne semble pas la déstabiliser. Au contraire. Un rictus apparaît sur sa frimousse alors que ses jambes viennent s’entremêler aux tiennes. Tu sens sa main dessiner quelque chose contre tes pectoraux mais il t’ait impossible pour autant de comprendre le message. A vrai dire, tu ne réalises pas que ses tracés ont un sens. Tu l’observes alors, tout en l’écoutant. « Tu n’es pas un monstre. » Tu dupliques les mêmes gestes que la demoiselle tout en prononçant les mots en même temps avec ta voix. « Mais qui tu es à part ça ? » Ton débit de parole s’accélère en raison de ta spontanéité. Tu te rends néanmoins compte que la candidate ne t’a pas compris. Tu te reprends aussitôt en articulant plus lentement. « Ton histoire. » Tu veux creuser et apprendre de nouvelles choses à son sujet. Jusqu’à là, rien de nouveau. « Ta couleur préférée ? » Tu penses au fait que tu ne la connais pas tant que ça au final et que t’as besoin d’en apprendre plus sur elle aujourd’hui.

Dihya suit le jeune homme dans le jacuzzi. Elle y prend place, en silence. Son regard s’échoue sur le visage du bellâtre. Elle reste attentive, alors qu’elle remarque aussitôt ses lèvres articuler quelques syllabes qu’elle tente de lire à la lumière des néons brillants dans la nuit opaque. Il l’interroge sur… qui elle est. Une question qui la surprend. Elle ne comprend pas ce qu’il attend qu’elle livre d’elle. Elle n’a jamais été douée pour parler d’elle et de ce qu’elle est, peut-être parce qu’on ne lui a donné que rarement l’occasion de le faire, parce qu’on la rangeait dans une case formatée par notre société et qu’on ne cherche pas à chercher la justesse ou non de cette case, de cette étiquette. Elle est étiquetée comme l’handicapée, celle qui n’entend pas, celle qui ne peut pas parler parce qu’elle n’entend pas, mais le reste ? On se fiche bien de ce qu’elle est, parce que son étiquette est ainsi faite. Elle évoque les raisons de sa participation et ce message qu’elle voudrait porter – un message essentiellement adressé à ceux qui lui ont attribué une étiquette –, mais aussi ce qu’elle est dans la vie quotidienne. Elle fronce légèrement les sourcils, quand elle parvient à lire de nouvelles syllabes sur les lèvres de Devan. De nouvelles syllabes qu’elle doit composer en mots, puis en phrase. Qui est-elle à part cela ? Elle se pince les lèvres. Il l’interroge alors son histoire. Elle reste silencieuse, son regard s’échouant sur la surface de l’eau. Elle joue avec les bulles du jacuzzi, à l’aide de l’une de ses mains. Quelques secondes plus tard, elle relève la tête. Ses bras s’animent doucement pour répondre. « J’ai vu le jour il y a bientôt vingt-trois ans, dans une famille à la double culture, américaine et marocaine. Mes parents ont appris, quelques mois après ma naissance, que je n’étais pas comme les autres bébés, que j’étais différente et que je devrais grandir avec cette différence. Je sais que ça n’a pas été évident pour eux, à accepter, à apprendre à faire face aux regards des autres parents qui jugent votre enfant parce qu’il n’est pas comme le leur. Ils ont toujours cherché à me protéger, à faire en sorte que je sois épanouie. Je ne peux pas dire que j’ai eu une enfance malheureuse. Mes parents ont été aimants, ils – mon père, ma mère et ma sœur – ont appris en même temps que moi la langue des signes pour parvenir à échanger avec nous. J’ai eu une enfance, une adolescence… normale. Enfin les moqueries, les harcèlements des autres enfants en plus. Mes parents ont fini par me scolariser à domicile. Et quand je sortais dehors, pour aller au jardin public par exemple, ma sœur veillait toujours sur moi. Elle avait toujours peur que quelqu’un vienne m’embêter, se moque de moi. C’est à cette époque que j’ai rencontré celui qui fera partie de ma vie. Du jour où on s’est rencontré, on ne s’est plus quitté. Oh… je parle de mon meilleur ami, en fait. », qu’elle finit par signer, comme pour le rassurer, en lisant le regard du jeune homme lorsqu’elle évoque son meilleur ami. « Il est l’une des rares personnes qui m’a accepté comme je suis, qui a appris la langue des signes, qui a fait l’effort pour entrer dans mon univers, dans ma bulle. C’est avec lui que j’ai découvert le sport et surtout que j’ai découvert que je pouvais m’épanouir à travers le sport. C’est ainsi que j’ai fini par découvrir le fitness. En soi, j’ai une histoire banale… enfin à l’exception de ma différence », signe-t-elle. Devan l’interroge ensuite sur sa couleur préférée. Elle est quelque peu surprise par cette question. Avec ses doigts, elle répond du mot-signe pour la couleur. « violet ». Mais en détaillant la réaction de son camarade, elle n’est pas certaine qu’il est compris. C’est alors qu’elle désigne la bretelle de son haut de bikini, violet. Violet, c’est cela sa couleur préférée.

Seules les bulles du jacuzzi se font entendre. @Dihya est comme toujours silencieuse. Tu as l’impression que c’est cette barrière de la langue qui fait que tu ne la connais pas assez. Vous avez beau échanger en temps normal de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, cela n’empêche que tu ne la connais que trop peu. Et le fait de le réaliser sur le moment t’amènes à te remettre en question. Un réel électrochoc. Tu ne demandes qu’à apprendre à la connaître. Sauf qu’elle ne te donne rien de plus comme information et ça te frustre. Du coup, tu utilises une tonalité moins agréable et persistante. Tu ne souhaites pas pour autant agresser la jeune femme mais tu as besoin qu’elle se livre davantage. Et heureusement, c’est ce qu’elle finit par faire. Tes prunelles observent le moindre de ses faits et gestes en essayant de les analyser et de comprendre les messages qu’elle souhaite te faire passer. Sauf qu’il y a bien trop d’informations. Tu ne parles pas sa langue. Certains signes ne sont pas clairs ou sont trop similaires pour que tu puisses comprendre. Tu sembles néanmoins capter plusieurs informations comme son âge, qui t’étonnes et que tu redécouvres, son enfance, apparemment pas facile en raison de son handicap et sa famille, qui semble avoir un rôle primordial pour elle. Puis elle te parle ensuite d’un garçon qu’elle porte dans son cœur. Tu fronces les sourcils, pas certain de comprendre de quoi ou plutôt de qui elle évoque. Ton rythme cardiaque s’accélère alors que la jeune femme continue de gesticuler. Ses gestes se veulent plutôt rassurant. Tu comprends qu’il n’y a donc aucune ambiguïté avec cet homme. Par contre, tu ne piges pas le rapport avec le sport. Peut-être est-ce un point commun entre les deux individus ? Tu t’apprêtes à parler à nouveau mais la jeune femme ajoute un dernier mot ou du moins pratique un nouveau geste. Une grimace marquant ton incompréhension s’applique aussitôt sur ta frimousse. Elle te montre la bretelle de son bikini. Qu’est-ce qu’il y a ? Elle veut que tu le lui retires ? Soudain, tu comprends alors. La couleur ! Oui, tu lui avais demandé quelle était sa couleur préférée, non pas que cela ait une importance réelle mais plutôt car tu souhaitais avoir des éléments te permettant de la connaître un peu plus. « Merci. » Tu brises un instant le son des bulles et jets grouillant dans le bain à remous, puis t’approches dangereusement de la candidate pour venir poser tes lèvres contre les siennes. Tes bras s’entrelacent derrière sa nuque tandis que tu lui offres plusieurs bisous d’affilés en laissant ton corps se guider par les quelques vagues générées. Tu profites pleinement de cet instant de tendresse puis poursuis votre dernière conversation en touchant avec délicatesse via ton index un point précis du maillot de la candidate. Non, tu n’en profites pas pour la peloter. Tu lui montres simplement ta couleur favorite à ton tour. « Moi c’est le bleu. » Et plus particulièrement le bleu canard, surement car cela te rappelle la couleur de l’océan.

Dihya ne s’est jamais livrée, sur les pans de sa vie, ou rarement. Seulement à quelques rares personnes, des amis, des proches, des intimes. Vous savez, ce genre de personnes que l’on peut compter sur les cinq doigts de la main. Quelques secondes s’écoulent, avant qu’elle ne s’exprime, qu’elle ne réponde à la requête du brun. Ses mains et ses bras s’élèvent au-dessus de la surface de l’eau, retraçant furtivement vingt-trois ans de sa vie, ou plutôt des pans de sa vie depuis vingt-trois ans : son enfance, son adolescence, ses parents, son rapport aux autres enfants de son âge, son amitié, son lien avec le sport. Une idée, un signe. Les mots deviennent des gestes, les oreilles des yeux. Quand elle s’exprime, c’est tout son corps qui s’exprime. Ses doigts, ses bras, son visage, etc. En soi, sa vie n’a rien de fascinant, ni d’exemplaire, ni de particulière émotionnellement… Devan l’interroge par la suite sur sa couleur préférée. Pourquoi ? Elle ne sait pas. Est-ce vraiment important de savoir quelle est la couleur favorite de la belle métisse ? Est-ce que cette information changera le court de son existence ? Elle ne pense pas. Cependant, elle répond, par le mot-signe qui désigne sa couleur préférée. En détaillant les traits de son camarade, elle comprend qu’il… n’a pas compris et ignore le sens de ce signe. Il faut qu’elle trouve une stratégie pour se faire comprendre et pouvoir délivrer son message – quand bien même ce n’est que le nom d’une couleur –. Son regard s’échoue sur le haut de son bikini, elle désigne alors l’une de sa partie, montrant ladite couleur. Violet. Elle ne sait pas ce qu’il va faire de cette information. Elle redresse le regard, son attention se posant sur le visage du bellâtre. Il lui adresse quelques syllabes qu’elle parvient à composer. Un fin sourire s’éprend de ses lèvres. Elle sent la distance qui les sépare se briser, en quelques instants. Elle ressent sa réponse près d’elle, tout près d’elle. Les lèvres de la belle métisse réceptionnent un baiser. Les bras de Devan l’enlacent, elle sent un frisson parcourir sa nuque, son cœur venant taper contre sa cage thoracique. Son visage n’est qu’à quelques centimètres du sien. Elle accueille de nouveaux baisers. Puis la main du jeune homme défait son emprise sur elle, venant se déposer sur une parcelle de son épiderme nu. Sa peau frissonne au contact de ses doigts. Elle se mord intérieurement la lèvre, alors que son regard sur le parcourt de cette main sur sa peau. Elle redresse la main, quand sa main s’arrête. Ses pupilles croisent celle du bellâtre. Elle se concentre ensuite sur ses lèvres qui articulent quelques mots. Quant à lui, sa couleur préférée est la bleue. Elle hoche la tête, comme pour noter cette information dans un recoin de sa tête. Elle ignore, elle aussi, si ce détail lui sera utile par la suite ou non. Elle signe par la suite mot-signe de la couleur en question, « bleu », accompagnant ses gestes d’une syllabe qu’elle tente d’articuler. Un fin sourire se peint sur ses lèvres. Elle attrape sa main qu’elle guide jusqu’à l’un de ses seins, elle la pose délicatement dessus pour qu’il parvienne à sentir son cœur battre en son for intérieur. Son regard croise le sien, elle se mordille la lèvre, alors que sa main est posée sur sa poitrine. Elle veut qu’il sente son cœur, son rythme cardiaque et cet effet qu’il lui fait. « Dis-moi… », signe-t-elle. « Ta fille regarde l’émission ? », qu’elle l’interroge. Ils ont déjà évoqué l’enfant de Devan, qui vit avec lui – du moins, c’est ce qu’elle a cru comprendre, puisque l’enfant est avec sa tante, pendant l’absence de son père –. Mais regarde-t-elle la télévision, et surtout ce genre de programme ? Elle ne sait jamais retrouvée dans ce rôle, à devoir autoriser ou non un enfant de regarder tel ou tel programme. Certaines images sont coupées au montage, par la production, mais… lesquelles ? « Qu’est-ce qu’elle pense de toi, par exemple ? », qu’elle lui demande. Elle sait qu’ils ont déjà plaisanté à ce propos, en disant que l’enfant l’avait érigé en vedette des cours de récréation, mais concrètement que penserait-elle de lui, selon lui. « Et de… » Elle s’interrompt. « De notre relation ? De toi et moi ? ». Si son enfant a accès aux images de l’émission, de ce qu’il se passe dans le sein de cette villa, certaines images n’ont pas dû échapper à son intention. « Elle t’a déjà vu avec… avec une autre femme que sa mère ? ».

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