Tes yeux laissent suivent les lignes. Les arêtes du visage. Très belle mâchoire. Tu griffonnes. Tu ne saurais dire depuis combien de temps, tu t’adonnes à cette activité, assises en tailleur sur un siège. Quand tu dessines les minutes et les heures ne se chevauchent pas comme d’habitude, elles galopent, l’horloge tourne et s’envole. Tu pouvais néanmoins affirmer que tu t’étais mise à dessiner l’homme qui se trouvait devant toi depuis une quinzaine de minutes environs (( bien plus en vérité )). Le rapport ombre et lumière était à peine entamé sur certaines parties de son corps puis certains traits demeuraient encore au crayon à papier. Dessiner sur une silhouette aussi belle qu’elle soit n’était pas des plus faciles surtout quand cette dernière s’amusait à bouger sans cesse. L’agréable Devan que tu traçais le long de ta mine semblait plutôt actif. Il passait et repassait sans que tu ne puisses relever tous les détails qui faisaient de son physique ce qu’il était. Tu t'appliques pourtant tant bien que mal avançant petit à petit, profitant du moment où il pourrait être immobile pour avancer un peu. Le plus rageant était sûrement quand tu te rendais compte que l’image que tu gardais de lui était fausse. L’œil plus grand, les sourcils plus fournis. Tu essayais de réaliser un dessin dans un style des plus réaliste ce qui n’était pas vraiment ta zone de prédilection. Alors qu’il s’approche sûrement pour mieux repartir, tu ne peux t’empêcher de l’appeler. “ @devan STOP !!! ” que tu commences à crier, levant les bras en l’air pour l'alerter encore plus avec tes crayons entre les doigts. Tu te lèves rapidement avec ton calepin dans les mains, tournes rapidement autour de lui pour prendre quelques mesures, rajouter quelques traits manquants sur ta feuille au papier épais. Quand tu croises ses yeux, t’es légèrement gênée, mais tu fais comme si de rien n’était. Il n'y a même pas de rouge sur tes joues. ((bravo Noora)) “Encore trente secondes comme ça s’il te plaît” alors que tu sens qu'il pourrait bien vouloir bouger. Ta main s’agite pour mettre des courbes que tu voudrais plus précises, mais ça sera déjà ça, tu te rassois pour le scruter sous plusieurs angles et voir si tes traits se rapprochent de la réalité. ((il sera toujours mieux en vrai que tu ne peux t'empêcher de penser)).

@noora

Ce midi, tu te décides de faire un peu le ménage. Cela fait à peine trois jours que vous êtes dans la villa et c’est déjà le bordel dans vos lieux de vies. Déjà, y’a plusieurs personnes qui ont mangé sur la table basse et qui n’ont pas débarrassé leurs couverts ainsi que les plats. Pas cool. Tu fais le boulot pour tout le monde sans broncher pour autant. Ça fait partie de ton éducation. Puis en même temps, ça t’occupe. C’est pas comme si t’avais 36000 choses à faire dans la villa de toute façon. Du coup, tu remarques même pas les gens autour de toi et ce qu’il se passe. T’es dans ta bulle entrain de ranger tout simplement. Mais soudainement, un cri alarmant te ramène à la réalité. T’entends ton prénom et l’ordre de t’arrêter. Tu t’exécutes donc tel un bon soldat en repérant la personne qui t’as interpelé. « Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? » Les murs en tremblent encore et toi avec. Qu’est-ce qu’il se passe ? Qui te parle ? Tu te demandes ce qui arrive et t’en es presque inquiet. Est-ce que t’as failli faire une connerie ou écraser quelque chose ? Non, à priori. Tes sourcils s’arquent tandis que tu dévisages la jeune femme qui connaît ton prénom alors que tu ne connais pas encore le sien. Cette dernière se lève et prends des mesures, comme si elle te préparait une tenue. T’observes son calepin sans pour autant y entrevoir quelque chose puis t’essayes de comprendre ce qu’il se passe en regardant dans les yeux la candidate. Tout ce que t’arrives à lire, c’est sa gêne. Super. « Tu peux m’expliquer ce que tu fais ? » Tu te prêtes à son jeu en ne bougeant pas d’un poil alors t’estimes avoir bien le droit d’en savoir un peu plus quant à ses intentions même si tu commences à y voir de plus en plus clair. En attendant, tu te relayes au rôle de statue, ni plus ni moins. « Je commence à avoir des crampes à force de rester immobile. Tu sais, c’est un métier à part entière. Je devrais te facturer à la seconde. » Bah oui, tiens, au moins. Tu te prends maintenant pour une super star en faisant ta diva. C’est que ton image pourrait valoir très cher demain. T’en sais rien. « Si ça se trouve, tu revendras ton croquis très cher dans quelques années quand je deviendrai un super top model. » T’es pas trop du genre à frimer habituellement mais là, ça t’amuses.