Quelques jours au sein de cette villa et elle avait déjà dû dire adieu à son rythme de sommeil quotidien. D’ordinaire on ne la retrouverait pas à flâner une fois minuit passé. Son train de vie en Argentine ne lui permettant pas de se la joueur oiseaux des nuits. Ici tout n’est que oisiveté, à mille lieux de ses journées surchargées entre les entraînements ultra matinaux, les cours à la fac de médecine et les différentes représentations en fin de semaine. Se lever aux aurores pour rejoindre le studio de danse n’est plus une obligation si bien qu’elle découvre pour la première fois le plaisir de veiller tard une fois l’astre solaire disparu dans le lointain. Ce soir elle a donc décidé de s’accorder un petit plaisir, une soirée film où elle aura tout le loisir de se poser et de se détendre loin de toute cette agitation ambiante. Elle n’est pas coutumière de ce genre de soirée, maman ne lui laissait jamais regarder les novellas avec elle le soir. C’était le privilège de Melina, pas le sien. Elle n’a toujours été qu’une invitée chez eux, jamais une constante. Une fois partie du foyer rien n’a changé et la télévision est restée un accessoire décoratif ou simplement un bruit de fond. Le temps lui manquait et lui manque toujours. Pas certaine du protocole à suivre pour ce genre de soirée, elle se traîne jusqu’à la salle de détente un couverture sous le bras et une assiette de douceurs dans l’autre. Qu’on lui pardonne cet écart, elle a été s’entraîner le matin même pour compenser. Étendue sur le canapé la jeune femme essaye de comprendre comment fonctionne cette chose qu’on appelle Netflix au moment où la porte s’ouvre sur une jeune femme à l’apparence si singulière. Sa peau marbrée, parsemée de tâches blanches contrastants avec la pigmentation chocolatée de son épiderme. Elle est magnifique. Un peu fascinée, l’argentine reprend vite ses esprits, n’oubliant pas la raison de sa présence ici. « Il faut que tu m’aides » déclare-t-elle de sa voix assurée. Ce n’est pas qu’elle lui laisse pas le choix, c’est juste qu’elle est vraiment dans le besoin et qu’un peu d’aide serait un peu la bienvenue. « Tu sais comment changer la langue des sous-titres ? Pouvoir lire un peu d’espagnol me sauverait la vie. J’ai pas envie d’être paumée en regardant un film » . Qu’elle s’explique de manière un peu brouillon. L’anglais n’étant pas sa langue maternelle, avoir des sous-titres dans sa langue maternelle l’aiderait à passer une bonne soirée. Son regard se pose à nouveau sur la jeune femme. Un léger haussement de sourcils interrogateur ponctuant sa phrase. L’aidera-t-elle ?