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RELIEF #01H15 - LE 14/03/18 - W/@VITALY
Addiction stupide. C’est comme une chaîne au pied, un boulet dont la taille grossit au fur et à mesure du temps. Plus je l’allume, plus le goût se dépose sur la pulpe de mes lèvres, plus l’intérieur de mon index jaunit et ces poumons qui noircissent. Plus le temps impose cette habitude et plus ma liberté me semble altérer. Le goudron colle sous mes pieds, la nicotine éclate dans mes synapses. Addiction. Je crois bien qu’inconsciemment j’ai choisis la chambre du second étage, parce que j’avais repéré dès l’extérieur l’incroyable balcon. D’un regard vers lui, presque amoureux, j’ai scellé le pacte qu’il serait mon QG. De nuit, de jour, par temps de pluie. Le corps, d’Izzy prend tellement de place dans mon lit. Je suis tenté de lui piquer les côtes de mon index manucuré, dans l’espoir qu’il me détourne de l’envie terrible qui me taraude. Mais je me souviens que je dois laisser tranquille mes mains. Ouais, je m’auto-persuade que je n’ai plus le choix, la tige de nicotine viendra embrasser la pulpe de mes lèvres dans quelques instants. En simple culotte et petit top, tenue idéale pour dormir dans des draps de soies, qui viennent parfaitement épouser les corps. Même si j’ai la légère sensation de dormir dans un décors de film porno. Je me courbe pour récupérer mon paquet et un briquet à l’effigie de Mickey Mouse, puis dépose délicatement mon pied droit sur le sol. La gauche suit, avec discrétion, je ne voudrait pas réveiller le reste de la chambre. Je prend le temps de récupérer un plaid que je dépose sur mes épaules et fait glisser la porte vitré dans un couinement que je n’arrive pas à couvrir. Peut importe, maintenant que je suis passée sur le balcon y a plus qu’à le fermer. Sacrilège, mon QG est déjà prit d’assaut par un des tatoués de la bande. D’ailleurs il est obligé de passer par une des chambres de l’étage pour y faire un tour. J’imagine qu’il dort dans la chambre d’à coté. Je m’installe sur un transat, le plaid vient glisser jusqu’à mes jambes. Et en un rien de temps une lumière rouge vient s’allumer sur le bout de ma cigarette. Poumons contents, synapses ravies et lèvres épanouies.