SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan

Sujet: SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan Lun 12 Mar - 0:30

SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan
Un vieux médaillon kitsch sur le coeur. L’image effacé d’une mère absente, se confrontant à celle flambant neuve d’un bébé qui a grandit. Le fiston sur le coeur, le fiston à l’esprit. Il est mon moteur et pourtant je sais qu’il est également ma plus grande faiblesse ici. Je vie pour lui. On a une complicité tellement débordante, que le manque se fait déjà ressentir. Tout de lui me manque, son rire, ses larmes et les traits de son visage. Tout chez moi ressent ce manque, de la respiration à la surface de mes os. J’ai besoin de me changer les idées, impossible d’oublier, mais je peux au moins essayer de me vider la tête. J’enfile un legging de sport et une brassière. Chaussures sur les épaules je descend les marches deux à deux me rendant vers le sous-sol. Un bruit court qu’on a accès à une grande de salle de sport. Je ne sais pas à quoi m’attendre en bas, j’imagine tout un tas de machines de tortures, sauf que ce n’est pas de ce genre de sport que mon coeur à besoin. Un large sourire s’installe sur mon visage quand mon regard se pose sur un large sac de boxe. C’est mon sport, j’y puise mon énergie depuis des années maintenant. Il m’a permit de passer outre les multiples frustrations de la vie. De balayer les déceptions et d’avancer comme je pouvais. Les gants ? Où sont les gants ? Mon regard s’affole, ma caboche s’anime telle une girouette puis se calme quand mes iris se pose sur une armoire de rangement. D’une démarche rapide, je me rend jusqu’à cette armoire et lui déchire les entrailles pour en soustraire une paire de gant à ma taille. Je m’installe sur un banc de muscu et prend le temps de bander mes poignets pour minimiser les blessures. L’opération délicate du passage de gant arrive, habituellement c’est Andrea qui me les passe. Mais voilà qu’un candidat passe la porte, l’homme de la situation. « Yep, tu viens me donner un coup de main ? » Le premier gang est passé, mais le second lui, reste à terre entre mes jambes, dans l’attente nerveuse de tâter du sac de sable.

Sujet: Re: SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan Lun 12 Mar - 20:49

@Genesis

Nez plongé dans ton placard, t’attrapes un short de sport, un tee-shirt moulant et une paire de basket que t’enfiles ni une ni deux. Tu te diriges ensuite dans la salle de bain pour emprunter une serviette propre puis dans la cuisine pour attraper une bouteille d’eau. L’heure de ton premier cours de sport a sonné. Clairement, tu ne vas pas passer toutes tes journées à bronzer et tu comptes bien squatter la salle quotidiennement. Tes tablettes de chocolat, tu les entretiens. Tu ne veux pas qu’elles fondent en moins de deux. Hors de question de montrer un corps lâche lorsque tu devras te mettre torse-nu. Du coup, histoire de t’entraîner, tu te mets à monter et descendre les marches plusieurs fois comme lorsque tu faisais du basket. Puis, tu te décides ensuite à entrer dans la salle de sport. Mais v’là qu’à peine passé la porte d’entrée, tu te fais réquisitionner. Une métisse te demande de l’aide pour enfiler des gants de boxe. Sans hésiter, tu t’approches de la demoiselle, te mets à genou en passant ta serviette sur ton épaule et posant ta bouteille par terre puis t’exécutes sans trop de difficulté. « Et voici. » Clairement, tu n’y as pas été avec le dos de la cuillère et t’as forcé. En même temps, le gant ne serait jamais rentré sinon. Mais pas de panique, la nana a l’air résistance et n’a pas bronché d’un poil. « Tu t’essayes à la boxe ou t’en fais régulièrement ? » T’en as jamais fait de manière soutenu mais t’as déjà pris un cours ou deux à la salle et ça t’intéresse de la regarder faire et si jamais à l’occasion elle peut t’apprendre quelque chose ou te donner des conseils. Le sport, pour toi, c’est aussi un moyen de partager avec les autres. En attendant, tu ne comptes pas rester les bras croisés et tu t’installes sur un appareil de muscu histoire d’entretenir tes biceps. « Je crois que je t’ai followé sur Instagram. T’as un gosse, c’est ça ? » C’est tout ce dont t’as retenu de cette jeune femme. Tu ne te souviens même plus de son prénom. Sa tête et celle d’un enfant, la joie de vivre se lisant sur le visage, sont les seuls éléments qui t’ont marqué.

Sujet: Re: SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan Mar 13 Mar - 21:36

Je noue mes chaussures rapidement, suivant le rythme de mes battements de coeur, la hâte dans le palpitant. Je savoure déjà à l’avance, le moment où l’extrémité des gants, va venir s’impacter en creux dans le sac de sable. L’étape du passage des gants, c’est toujours compliqué quand on est seule. Y a toujours quelques astuces, quelques contorsions que je connais bien. Mais l’entrée du candidat m’évite ce genre d’effort. Je viens le réquisitionner directement, sans préambule. Un genoux sur le sol, la serviette sur l’épaule, il s’occupe de mon gant comme un chef. Il hésite pas à bien tirer dessus pour que je sois complètement à l’aise. Ce geste me laisse penser qu’il pourrait, sait-on jamais, avoir déjà pratiqué le sport. « Merci bien, parfait. » Je frappe mes gants, l’un contre l’autre pour tester le cuir. Bien. Je me lève du banc de muscu, prête à en découvre avec le sac. Avant, j’effectue quelques geste d’échauffement, surtout au niveau des épaules qui prennent directe en cas de mauvais placement. Je voudrais pas me déboîter l’épaule, c’est pas agréable, croyez moi. « Tu veux me tester pour voir ? » Je le taquine, position de boxeuse, je donne des coups dans le vent en me déplaçant vers lui. Féline. « J’en fais en club, depuis quelques années maintenant. Je fais pas de compet’ ou quoi, mais je m’en sort pas mal. » A lui de voir s’il veut vérifier mes dires. Lui, s’installe sur un banc de muscu. J’aime pas trop ça, pourtant j’en fais au club, mais je préfère le moment où je peux cogner. Je lui tourne le dos, mais c’est pour mieux m’attaquer au sac. Je suis pas fermée à la conversation. D’ailleurs, il semble pas s’en offusquer parce qu’il continu de me parler. Je commence à cogner, tranquillement, mais avec précision. « Ha oui. » Je l’ai followé aussi, je m’en souviens maintenant. Devan je crois ? « Oui, c’est ça. Le petit Jimmy, il a sept ans. » Et je le porte sur le coeur. A chaque coup, le médaillon se soulève de quelques millimètres. Je le sent percuter mon sternum, dans l’autre sens. « A vrais, dire. C’est pour éviter de trop penser à lui que je suis venue cogner. » Mais c’est pas grave, je t’en veux pas de m’en parler. Je laisse échapper un petit rire tranquille. Puis cogne. Pour oublier.

Sujet: Re: SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan Mer 14 Mar - 13:08

@Genesis
Avant d’attaquer ta séance de sport, te voilà venant en aide aux plus démunies ou du moins à une candidate n’arrivant pas à enfiler ses gants de boxe. Elle requiert tes deux mains que tu lui prêtes un instant volontiers. Et hop, voilà que le deuxième gant de boxe est en place. Pas facile de se les mettre seul. Heureusement, t’as un peu d’expérience et e t’as déjà eu l’occasion d’en enfiler une ou deux fois. Du coup, tu connais un peu les techniques et tu sais qu’il faut en tous les cas forcer. Maintenant que la candidate est prête à boxer, elle veut que tu lui serves de cobaye. Tu fronces un instant les sourcils, l’air grave avant de lâcher un petit rictus. « J’ai une assurance au moins ? Je voudrai pas que tu me déformes et que tu réduises à néant mes chances de gagner l’aventure. » Tu la regardes d’un air espiègle avant tout de même de tendre des mains face ouvertes vers elle afin qu’elle puisse taper dedans puisqu’elle veut essayer ses gants. Tu veux bien lui servir de punching-ball mais à condition qu’elle ne frappe pas fort. Est-ce qu’elle sait boxer au moins ? C’est ta prochaine question. T’essayes un peu de la sonder histoire d’assurer définitivement tes arrières. Heureusement, la jeune métisse assure exercer ce sport en club même si elle n’en est pas experte ou n’en fait pas son métier. Bien. Tu t’installes ensuite sur ton appareil de muscu, ne comptant pas la regarder indéfiniment les bras croisés. Tu commences une série puis reprends la conversation en lui parlant du fait que t’as vu son compte Instagram et que tu sembles en avoir déduit qu’elle a un môme. C’est bien ça. Un petit Jimmy. Sept ans. « J’aime bien ce prénom. » Tu déclares alors te rappelant d’un de tes potes du Cap Vert se nommant ainsi. Puis, tu la regardes nostalgique et tu captes aussitôt son manque et cette frustration que toi aussi tu vis en permanence. « Je comprends. Je suis papa, moi aussi. J’ai une petite fille. Shaleena. » Tu le cries pas sur tous les toits mais ta fille, c’est ta force. T’es là grâce à elle et pour elle, principalement. « Qui c’est qui le garde en ton absence ?. » Son père, probablement.

Sujet: Re: SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan Mer 14 Mar - 23:59

Ces mecs. Ils pensent tout de suite que parce que t’es une nana, avec une féminité plutôt mise en avant, que bah tu sais rien faire d’autre de tes mains que de te mettre du vernis. Une assurance. L’assurance, que vu que je suis gentille je vais pas t’esquinter ton joli visage ton miel. Je le défis du regard. Il sait pas encore que je me débrouille en la matière, je fais pas de compet’, pas par manque de talent mais par manque de temps. Entre mon job de maman et celui de danseuse, je préfère optimiser mon temps. Il me tend les mains et je rate pas l’occasion de tester mes gants, je lui envoie quelques coups. Ils sont bien assez puissant pour lui prouver que je peux lui foutre une dérouiller, tout en étant assez calme pour pas lui casser quelque chose. On pourrait m’accuser de sabotage, j’ai bien l’intention de gagner à la loyal. « Alors ? » Verdict. Parce qu’une femme attend toujours le verdict d’un homme, pour savoir si sa valeur pourrait un jour être au même niveau que la sienne. Blague. Il s’installe à son poste, je m’installe au mien. Je m’étire d’abord les épaules, histoire d’éviter de me faire mal. Je vais pas non plus m’auto-saboter. Il me pose quelques questions, pendant que je cogne mon sac. J’essaye d’effacer l’absence de mon fils, et l’absence qu’il doit lui aussi ressentir. Celle d’une mère partie se dorer la pilule avec vingt-trois autre personnes. Jimmy, c’est James en réalité. En l’honneur de Baldwin, un auteur que j’affectionne tout particulièrement. Pour avoir dépeint avec gravité et vérité la quotidien des afro-américains. Je me contente de sourire à son commentaire. Le prénom lui va comme un gant. Et le gant vient s'exploser contre le cuir du sac de sable. J’essaye de réduire la distance. Et pourtant, le paradoxe c’est qu’il n’est qu’à quelques kilomètres d’ici. Mon gauche se stop net quand il me parle de sa fille. Oh, je suis surprise. Je pensais être la seule folle à lâcher son gosse pour cette aventure. Mais j’imagine, que comme pour moi, c’est elle son moteur ici. « Shaleena. » Je répète, déjà conquise par ce prénom. Tellement doux. « C’est adorable, elle a quel âge? » J’en oublierais presque la boxe. Enfin, jusqu’à sa prochaine question, qui me donne envie de cogner sur un sac de sable à mon effigie. « Euh, une amie. » Je répond sobrement, retournant à mes coups. Non ce n’est ni son père, ni sa grand-mère. Ni sa tante. Non personne qui est relié à lui par le sang et pourtant, Andrea, c’est ce qu’on a de plus proche d’une famille ici. « Le plus dur, c’est qu’il est là. Genre, dehors, à deux pas. J’habite dans le sud de L.A et ma pote qui le garde elle est à quelques rues de chez moi. » C’est frustrant. Chaque jour, je me réveille avec l’envie de prendre une Jeep et d’aller voir mon gosse. Mais non. Je dois rester focus. « Tu viens d’où toi ? Ça doit pas être plus facile d’avoir sa fille loin d’ici. » Parce que dans un sens, moi en cas de soucis je peux toujours piquer une Jeep et me rendre directement chez moi pour consoler mon fils. « On va monter un club des parents désespérés. » Je ricane, jaune. Parce que le désespoir affaiblit déjà mes coups de poings, la mélancolie a bien envie de prendre le dessus. Et mon regard se ferme, comme une huître.

Sujet: Re: SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan Jeu 15 Mar - 22:56

@Genesis

Te voilà désormais transformé en puching-ball dans la salle de sport. Tes mains servent à expulser ou plutôt recevoir les coups de Genesis. T’espères rester tout de même vivant à la fin. Ça serait dommage qu’elle t’abîme. Clairement, les coups ne sont pas doux. Tu souffres en silence. Mais tu parviens à résister. C’est une belle image de la vie, ça. T’es toujours là, malgré nombreuses peines et souffrances. Tu vagabondes dans tes pensées lorsque la jeune femme s’arrête pour te demander le verdict. Il faut que tu la notes ? « Pas mal. » Tu atténues ce que tu penses réellement. Tu ne veux pas lui donner tout de suite pleinement satisfaction. T’es du genre à préférer faire des compliments par toi-même. Là, tu préfères limite l’encourager à se donner à fond sur la boxe et à s’améliorer encore même si son niveau est déjà très bon. Après tout, on peut toujours faire mieux. En tout cas, la prochaine fois, elle frappera sur un vrai puching-ball. D’ailleurs, tu t’es assez vite éclipsé pour rejoindre ton appareil de musculation. T’as décidé de travailler tes biceps d’abord. Histoire de ne pas couper court au fait d’apprendre à la découvrir, tu décides d’aborder un nouveau sujet : les enfants. Elle en a un tout comme toi. Tu te décides de te confier là-dessus et ça te fait sérieusement du bien d’en parler avec quelqu’un qui peut te comprendre. Tu parles de ta fille en la présentant. Shaleena. Ton interlocutrice répète et tu t’accroches à ses lèvres pour savoir ce qu’elle va dire. Elle semble apprécier le prénom. Tu lui souris, fier, et réponds à sa nouvelle question. « Huit ans. » Que le temps passe vite ! Des images de ta fille bébé te reviennent à l’esprit. C’est fou comme ça grandit à une vitesse grand V. Tu continues à faire tes exercices puis pose une nouvelle question assez pertinente sur Jimmy, le fils de Genesis. Qui le garde ? Une amie à elle apparemment. Tu te dis qu’elle doit avoir sacrément confiance en cette amie. Toi, tu ne pourrais pas faire garder ta fille pendant plusieurs mois chez un de tes potes. « Putain.. » Tu t’exprimes alors en arrêtant un instant tes mouvements incessants pour te muscler. Son fils se trouve à deux pâtés de maisons ou du moins pas très loin. Sachant qu’on peut s’aventurer de temps à autre en dehors de la villa, Genesis aurait de quoi aller le voir. Mais tu sais très bien que ça serait émotionnellement difficile à gérer. « Si j’étais toi, j’aurai déjà craqué plus d’une fois et je serai parti le voir. » T’avoues quand même à demi-mot avant qu’elle ne te questionne justement sur où tu vis. « J’habite à San José, en Californie. C’est à presque 6h de route. 1h30 d’avion environ. » Même si ça reste sur la côte ouest du pays, c’est relativement loin. Tu ne peux pas faire le trajet pour aller la voir. De toute façon, elle n’y est pas pour l’instant. « Elle est en vacances en ce moment. Chez sa mère. Au Cap Vert. Faut compter près d’un jour entier d’avion. » Oui, rien que ça. Mais ta fille est habituée. Elle peut même faire le trajet toute seule maintenant, comme une grande. T'as peur d’ailleurs qu’un jour elle finisse par rester là-bas. Un semblant de larme apparaît aux coins de tes yeux. Tu te reprends aussitôt en rigolant quand la jeune femme émet l’hypothèse de monter un club de parents désespérés. « C’est clair. » Tu reprends tes mouvements de musculation que t’intensifies même histoire de penser à autre chose. Puis, tu finis par lâcher l’appareil pour aller en trouver un autre, un peu plus loin de la jeune femme histoire qu’elle ne te voit pas faiblir. « Les Desperate Parents Next Top Model. » Que tu finis par lâcher après réflexion. Pas hyper recherché mais ça pourrait coller comme nom de club. « Tu crois qu'il y a de quoi recruter d'autres personnes ici ? » En outre, tu lui demandes si d'autres parents désespérés se cachent parmi les candidats.

Spoiler:

Sujet: Re: SOS #15H35 - le 12/03/18 - w/@devan Mer 21 Mar - 14:53

Je suis fine, élancée. J’ai un visage assez doux et avenant. Je sais que lorsqu’on me rencontre pour la première fois et que mon sourire fleurit sur mes lèvres, on me croit fragile, douce et volubile. Et pourtant, je pense être assez secrète, pas toujours d’humeur à m’étaler et surtout j’ai une force intérieur qui m’a permit de déplacer des montagnes. Quand on comprend que je suis mère, on comprend d’où me vient ma force. Enfin, juste après m’avoir jugé parce que j’ai eut un enfant très jeune. D’abord on me juge et après on me sort une discours sur la mère courage qui me donne envie de vomir. Cette force je l’utilise dans la pratique de la boxe, que je fais au moins une fois dans la semaine. Ici, j’imagine que j’aurais plus de temps. Devan est sceptique sur ma capacité à faire de la boxe, demande une assurance en cas de dérapage incontrôlé. Mon ego piqué à vif, je m’empresse de lui prouver le contraire. Je ne suis pas une petite chose fragile. Il me sort un « pas mal », dans lequel je semble décelée un petit ton impressionné qui me satisfait amplement. Je n’en ferai pas plus donc. Chacun de son coté, on commence à s’entraîner. Il est important de garder une hygiène de vie sérieuse. Montrer qu’on est prêt à beaucoup pour monter au top de cette compétition. La conversation commence à tourner autour de Jimmy. Et j’avais pas tellement envie de parler de lui, parce que bon je suis entrain de cogner dans un sac de sable, parce qu’il me manque. Parce qu’il est juste à coté et que je me force à pas aller le voir. J’ai des nouvelles, forcément. Des messages, des photos et sa petite voix sur mon répondeur. Mais je sais que si je me rend chez moi, si je le prends dans mes bras. Je voudrais pas retourner dans la villa. J’aurais pas la force. Maintenant que je sais que Devan est lui aussi père, ça change la donne. Parler de Jimmy me semble moins insurmontable, parce que bon je sais que j’aurais en face de moi quelqu’un qui comprendra. Quelqu’un qui va pas me trouver égoïste de laisser mon gamin « pour passer à la télé ». Quelqu’un qui va pas me juger, mais qui va compatir. « Faudrait les faire se rencontrer. » Ils ont presque le même âge. Même si j’imagine qu’en sortant d’ici je ne vais pas forcément croiser Devan tous les jours. A moins qu’on bosse tous les deux sur un shoot. Mon gant vient cogner sur mon sac de sable en même temps qu’un « putain » sortant de la bouche de mon camarade de sport. « C’est compliqué, mais je sais que si je vais le voir, je vais pas réussir à revenir. » Et c’est pour lui offrir plus de raisons d’être fière de moi, que je suis là. Oh, il est pas si loin finalement. Peut être que je pourrais un jour prendre la route pour aller le voir lui et sa fille ? « Au Cap Vert ? » J’expulse dans une interrogation spontanée. L’émotion s’entend dans le son de sa voix et ça me serre le cœur. Je voudrais pas qu’il se laisse gagner par la mélancolie, parce qu’on va être un club bien pitoyable. Le nom qu’il trouve à notre télé-réalité, est plutôt pas mal. Je laisse expulser un rire conquis. « Ouais, c’est pas mal. Mais je suis pas certaine qu’on ait beaucoup d’audience. » C’est mal barré, si on commence à pleurer. Mon entraînement est bien faible là, faut que je me remette dedans. Je me remet en position, mais je crois que le coeur n’y est plus. Vraiment plus. « Non, je crois qu’on est les seuls fous ici. » D’un coup de dent, je défait le scratch de mon gant droit que je laisse tomber au sol. Puis le gauche suit. Je prends la direction de l’armoire de rangement pour troquer mes gants contre une corde à sauté qui devrait me remettre dans le truc. « Les seuls fous. Mais en même temps on a un avantage. On sait pourquoi on fait cette démarche, pour qui. C’est notre moteur. Et si on est prêt à sacrifier du temps avec nos enfants, c’est qu’on est prêt à tous les sacrifices pour un boulot dans la mode. » Je pense qu’on est les plus motivés ici et de ce faite, je vais faire de lui mon principal concurrent. En position pour la corde à sauté, j’enchaîne les sauts. Et mon coeur lui aussi sautille, prend de la hauteur et devient plus léger.

(t'inquiètes, c'est parfait. moi par contre j'ai grave tardé pour te répondre, désolée

)

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