La villa semble être totalement éteinte en ce mardi après-midi, pas un chat dans les environs. Bianka en vient même à se demander où sont passés la plupart de ses camarades. Ils semblent s'être tous mystérieusement volatilisés après le repas. Seul le bruit de ses pas feutrés se réverbèrent dans la villa. Puisqu'elle est condamnée à la solitude et à l'oisiveté autant qu'elle en profite pour se poser dans un coin tranquille du jardin avec un bon roman. Son choix se porte sur une nouvelle, il est préférable qu'elle ne se lance pas dans la lecture d'un pavé dans un langage soutenu qu'elle ne comprendra pas. Quitte à lire un ouvrage en anglais autant que cela ne lui refile pas une migraine après dix pages. A la recherche d'un peu de tranquillité, elle prend la direction de la pergola où elle aura tout le loisir de s'étendre sur les canapés. Le soucis c'est qu'un autre candidat semble avoir eu la même idée qu'elle, un candidat qui n'est autre que Sun. Le jeune homme a profité du calme environnant pour faire une sieste. Bianka sourit, c'est plutôt mignon toute cette insouciance. Sans cérémonie, et parce qu'elle aime bien être chiante, Bianka se jette sur la banquette afin de réveiller son camarade. Mission réussie puisque Sun émerge de son sommeil dans la seconde, un peu déboussolé. « J'aimerai pouvoir te dire que je n'ai pas fait exprès mais je suis une assez mauvaise menteuse ». Ce qui est un beau mensonge en soit puisqu'elle lui a avoué pas plus tard qu'il y a deux semaines qu'elle était la reine de la dissimulation. Surtout quand la destinatrice de ce mensonge n'était autre que sa propre mère mais soit. Bianka lui offre son plus beau sourire suivi d'une moue faussement désolée. « Bon … maintenant que tu es réveillé tu vas pouvoir me tenir compagnie, non ? Les autres ont tous disparu, je crois que tu es le seul survivant ». Ce qui est loin d'être entièrement vrai puisqu'en tendant l'oreille on peut entendre un rire féminin provenant sûrement de la piscine. Le truc c'est qu'elle préfère rester avec Sun et ses paupières encore lourdes plutôt que de prendre le risque de s'aventurer vers la piscine et surprendre une scène qu'elle n'était pas censée interrompre. Mieux vaut se la jouer prudente, les petits gloussements qu'elle entend au loin sont plutôt suspects. Posant son livre sur ses genoux, elle recentre son attention sur son camarade. « Tu sais que c'est pas en faisant la sieste que tu vas remonter au classement quand même ? Tu devrais être en train de t'entraîner à défiler et à poser en ce moment même. » plaisante-t-elle légèrement même si son but n'est absolument pas de se moquer de lui. Elle veut juste le faire relativiser et peut être le rebooster si jamais il a besoin d'un peu de motivation. « Dis moi, il s'est passé quoi la semaine dernière ? » lui demande-t-elle curieuse. Bianka a bien envie de savoir ce qui a bloqué son camarade lors du photoshoot. Elle l'aime bien Sun alors elle en souhaite pas le voir échouer aussi tôt.          

Lorsqu’elle aperçoit Sun dormant comme un bébé l’occasion est beaucoup trop belle pour ne pas tenter de le réveiller. Sans vraiment y réfléchir plus que ça, elle se jette sur la banquette avec l’espoir de faire assez de bruit pour interrompre sa sieste. Il émerge brusquement de son sommeil, relevant un peu trop rapidement la tête de sa montagne d’oreiller. Bianka s’en amuse. Est-elle fière d’elle ? Absolument, il suffit de voir sa mine totalement satisfaite qui doit sûrement être insupportable à voir. C’est même plutôt étonnant que Sun ne lui balance pas de coussin à la figure mais il préfère lui dire qu’elle a agit de manière égoïste. Bianka hausse les épaules, autant qu’on lui dise quelque chose qu’elle ne sait pas déjà. « Estime toi chanceux que ce soit moi qui t’ait réveillé et pas le type avec des gribouillages sur le visage. » qu’elle glisse subtilement. Elle a entendu des choses assez sordides sur le type alors depuis elle reste à distance et fait de son mieux pour éviter les contacts avec les gars creepy dans son genre. «Quant à savoir si je mens. Sache que tu es la première personne que je croise en une heure. ». Et c’est la vérité cette fois, elle l’affirme en plongeant ses prunelles chocolatées dans celles de son voisin. « Après, on va dire que j’ai pas vraiment cherché les autres. Je me suis dit que tu ferais grandement l’affaire. ». Sa mine de chieuse refait une apparition, pas de sa faute si elle aime bien provoquer et taquiner ceux avec qui elle s’entend bien. Sun en fait parti. Son visage prend une mine faussement outrée lorsqu’il insinue qu’elle l’a traité de cancre. « Qui a dit que tu étais un cancre ? ». Pas elle en tout cas, jamais elle ne l’insinuerait. Sun préfère blâmer sa mauvaise attitude pour sa sortie de route de la semaine passée, Bianka hoche la tête en signe de compréhension même si elle n’a aucune idée de ce qu’il entend par là. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, l’argentine reçoit un coussin sur l’épaule. « C’est pas en me matraquant à coup de coussin que tu vas te débarrasser de moi ». Se saisissant du coussin elle se décide à lui jeter dessus, retour à l’envoyeur. Bianka laisse échapper un rire. La maturité semble s’être emparée de leurs deux corps. Reprenant son sérieux elle ajoute néanmoins : « Quitte à perdre ma place autant que ce ne soit pas par quelqu’un que je déteste, alors je t’en prie, fais toi plaisir. ». Bianka n’est pas du genre à abandonner facilement, elle préfère les combats à la loyale et si Sun a les armes nécessaires pour prendre sa place alors elle n’en sera pas fâchée ni même vexée. « Tu n’es pas le seul à me l’avoir dit depuis le début en tout cas » qu’elle ajoute en haussant les épaules. Il peut toujours essayer. « Tu m’as l’air bien sûr de toi, je devrais sûrement commencer à te considérer comme une menace sérieuse. ». Ses yeux se plissent. Il a l’air sacrément motivé le garçon bien loin du type qui jette des coussins sur la première du classement.Triturant le coin des pages de son livre, elle sourit lorsque le britannique évoque ce dernier. «Je ne sais pas du tout, je ne l’ai pas encore commencé. J’allais le faire et puis je t’ai vu là et t’avais vraiment l’air d’avoir envie de me parler. » répond-t-elle assez ironiquement avec un large sourire. Elle aura tout le temps du monde pour entamer cet ouvrage plus tard.

Il peut s'estimer chanceux que ce soit elle qui l'ait sorti de son doux état de sommeil, d'autres candidats auraient pu se montrer beaucoup plus directs voir entreprenants dans cette situation. Et si elle cite le nom du type qui a des tatouages sur le visage c'est uniquement parce qu'elle le trouve bien bizarre. « Mon sixième sens ne me trahit jamais ». Ou peut être simplement son excellent sens de l'observation. Il n'y a qu'à voir à quel point le jeune homme est très - voir trop – entreprenant avec ses collègues de la gente masculine. D'après Sun, la majorité des candidats semblent être partis explorer la ville de Los Angeles et Bianka ne peut que très bien les comprendre même si elle ne ressent pas ce sentiment d’étouffement. « Ils sont plutôt chanceux de ne pas être tombés dans une vraie émission d'enfermement » qu'elle remarque de sa voix blanche. Elle sait que dans d'autres émissions certains sont coupés de tout contact avec l'extérieur pendant de longs mois. Ici, ils ont la chance de pouvoir sortir comme bon leur semble, ce qui est un énorme avantage. « Arrête je vais finir par pleurer » qu'elle lâche pleine d'ironie, une main sur le cœur pour signifier qu'elle est touchée. On ne peut jamais être trop dans l’exagération, pas vrai ? Ce n'est pas lui qui pourrait lui dire le contraire puisqu'il tente de l'attaquer avec un coussin après avoir menacé sa place de première de la classe. C'est plutôt bon enfant, ça a le don de la faire rire en tout cas. « Du coup tu comptes t'y prendre comment ? Tu vas mettre de la crème dépilatoire dans mon shampoing ? Empoisonner ma nourriture ? Me pousser dans les escaliers ou alors tu vas te battre à la loyale ? » qu'elle plaisante en plongeant son regard amusé dans les prunelles de son camarade. Après tout ces histoires de sabotage ce n'est pas une invention de son esprit, c'est Izzy qui lui en a parlé. Elle croit comprendre que c'est le genre de trucs que sont capables de faire les gringos pour gagner. Le sabotage c'est pas trop son truc, elle est plus du genre à se battre contre elle-même que contre les autres. « J'en tremble déjà regarde » réplique-t-elle lorsqu'il lui annonce qu'il est la seule personne qui pourra la faire tomber de son piédestal. De manière totalement  exagérée, la jeune femme lui présente sa main qu'elle fait trembler. Pas très crédible mais ça la don de faire rire la brune. Le livre qu'elle était censée lire semble bien loin maintenant, parler avec Sun semble cent fois plus intéressant et ce même s'il lui raconte une histoire de chien sortant de nul part. La brune fronce les sourcils. « Il est où ce chien maintenant ? Il va bien ? ». C'est injuste de la laisser dans le doute de la sorte. Elle a bien envie de savoir ce qu'il est devenu le Moise. « Dis, tu me prendrais pas pour ton personal entertainer ? » qu'elle demande avec un sourire. Ce n'est pas la première fois qu'il lui demande de le distraire en chantant ou en dansant, peu importe. C'est plutôt drôle à première vue. « Trouve moi un partenaire de danse confirmé et je te montrerai l'étendu de mes talents. ». Bianka lui souhaite bien de la chance pour lui trouver quelqu'un à son niveau, ce n'est pas ce qui court les rues après tout. Il peut toujours essayer, libre à lui. « Soleil de plomb ce n'est pas vraiment ce que j'aurai utilisé. Si tu as du mal avec le temps à LA, tu n'es pas prêt pour l'Amérique du Sud. » le corrige-t-elle. Bianka elle a l'habitude des atmosphères suffocantes et des pavés brûlants, ce qu'ils vivent ici ce n'est rien. C'est même plutôt agréable.        

Il est vrai qu’elle aussi s’attendait à faire parti d’une télé-réalité d’enfermement en arrivant dans cette villa. Ce fut donc une agréable surprise que d’apprendre qu’ils étaient tous libres de leurs mouvements au sein de la cité des anges. « On est des veinards. On se croirait presque en vacances ». Si on fait abstraction des challenges, des photoshoots et des dizaines de caméras prêtes à immortaliser leurs moindres mouvements. En tout cas, ce n’est pas Bianka qui risque de se plaindre du cadre de l’émission. D’autant plus qu’elle a de la compagnie, une assez bonne compagnie qui en plus lui avoue qu’il l’apprécie. Au delà de sa fausse séquence émotion, l’argentine est plutôt contente de voir que ses sentiments sont réciproqués. Ils s’entendent bien ensemble et s’apprécient, c’est plutôt cool. « Ravie de voir qu’on est sur la même longueur d’onde en tout cas. » qu’elle glisse avec un peu plus de sérieux, un sourire sincère aux coins des lèvres. Le sourire de son camarade se dissipe assez vite pour faire place à une expression trahissant sa surprise en entendant la brune lui exposer sa liste de choses à faire pour se débarrasser hypothétiquement d’un candidat gênant. Elle rit en le voyant faire volte face, il a presque l’air apeuré. « Les films américains m’ont tout appris. » qu’elle se vante sans vraiment avoir de raison d’être fier de connaître ce genre de techniques de déstabilisation. « T’es un peu pâle d’un coup, je t’ai fait peur ? ». Elle plaisantait Bianka, c’est pas son genre de faire des coups bas. Elle préfère se battre à la loyale, tout comme Sun. « Au moins on est deux. » qu’elle ajoute en relevant la tête vers le ciel pour regarder les draps au dessus de la structure boisée s’agiter légèrement sous le coup d’une brise légère. Sauf que son camarade ne met pas longtemps avant de la faire rire, elle redresse alors la tête pour mieux capter son regard. « Autant de charisme dans un seul corps ça devrait être interdit. ». En plus de ponctuer sa phrase d’une pointe d’ironie, la brune se permet même de rouler des billes. L’argentine finit par reprendre son sérieux lorsqu’il évoque une histoire de chien errant qui a le don de capter son attention. Apparemment Moise va bien et se la coule douce chez un ami ce qui rassure la jeune femme qui n’est pas d’humeur pour les histoires tragiques. « Je ne peux pas savoir, j’ai jamais eu d’animal de compagnie. » qu’elle confesse un peu gênée parce qu’elle sait forcément qu’elle passe à côté de quelque chose. Maman n’a jamais voulu adopter un chien, un chat ou même un poisson rouge et ensuite elle a toujours été beaucoup trop prise par sa vie professionnelle pour songer à en adopter un. « Justement, c’est une honte que tu me demandes de faire des danses pour te divertir alors que c’est ton rôle à la base. » réplique-t-elle pas gênée pour un sou devant l’absurdité et la mauvaise foi qui transparaît dans ses propos. Bianka se met à observer son camarade de la tête au pied lorsque celui-ci lui annonce qu’il est le partenaire de danse idéal. Elle est un peu sceptique sur le coup. « Très bien alors lève-toi et fais moi une petite démonstration histoire que je vois si t’es digne de danser avec moi. ». L’invitant d’un geste flou de la main et d’un sourire à prendre place et à l’éblouir de ses talents, la jeune femme s’enfonce un peu plus dans le canapé histoire de se mettre à l’aise et d’apprécier le spectacle. Sa mine amusée se transforme en sorte de grimace lorsque Sun évoque la saison des pluies. « Si ton truc c’est les averses tropicales et les atmosphères suffocantes alors la saison des pluies est ton amie. » Le climat de Buenos Aires est plutôt clément de ce côté là mais ses voisins d’Amérique du Sud n’ont pas tous la même chance. « J’ai toujours vécu en Argentine, j’ai jamais eu trop à bouger vu que c’est à Buenos Aires qu’on trouve la crème de la crème niveau danseuse. Alors je n’ai jamais quitté la capitale. De toute façon c’est là que tout se passe. Et toi ? Tu m’as plutôt l’air d’être un globe trotter. ». Il a parlé de road trip tout à l’heure, Bianka est convaincue qu’elle a à faire à un aventurier maintenant.