Puis-je admettre qu’il y a des moments comme ceux-là où je perds tout sens de ce que devrait être une personne dite normale pour embrasser une attitude complètement… Dingue. Ce n’est pourtant pas de ma faute, je n’y peux rien si ma chanson du moment passe sur ma playlist spotify alors que je traine sur mon lit quelques dizaines de minutes après le réveil, les cheveux érigés en dignes héritiers du Roi Lion, en jogging tout pourri. Rien de bien sensuel, j’ai plutôt l’air d’un sac. Un sac avec un style particulier a lors que Camila Cabello commence à entonner les premiers airs de sa chanson Never Be The Same. Résultat ? Je me perds en chemin et fait abstraction de ce cadre si particulier où sept autres candidats foulent encore les lieux. La seule chose que je sais, c’est que Sander est déjà levé, il a abandonné notre chambre il y a une heure, peut-être deux… Je ne saurais pas définir le moment exact où il s’est levé puisque je dormais et que son départ ne m’a pas réveillé. Où en étais-je… Ah oui, je m’égosille sur cette chanson comme une diva dans un clip, les cheveux allant d’avant en arrière dans un geste théâtral, mes mains dévalant mon visage et mimant des clips beaucoup trop visionnés. Je ne suis peut-être pas la meilleure apprentie mannequin mais j’ai la médaille d’or de l’attitude à avoir dans un clip parlant d’amour. N’est-ce pas ? N’est-ce pas @Dihya qui se tient là, discrètement, dans l’ombre, depuis quelques secondes maintenant. La pauvre ne doit pas pouvoir entendre grand-chose, si ce n’est rien du tout, mais elle doit bien se marrer quand même. Elle n’a pas le plaisir de m’entendre massacrer les vocalises de l’artiste, c’est un bon début… Surtout pour mon égo.

Après son entrainement quotidien et sa douche, la belle métisse se rend dans sa chambre pour prendre le livre qu’elle a emprunté dans la bibliothèque, une œuvre de H. P. Lovecraft. Elle descend ensuite dans la cuisine pour se préparer un jus de concombre. Une fois avoir préparé sa gourde, elle fait demi-tour et monte les marches de l’escalier, deux par deux. Elle s’arrête au premier étage avant de continuer finalement son chemin. Elle décide de se rendre sur le balcon, du deuxième étage. Une fois arrivée à l’étage en question, elle traverse un couloir puis elle s’arrête, intriguée par des vibrations qu’elle ressent. Elle ignore d’où viennent ces vibrations. Elle fait quelques pas et s’arrête devant la porte ouverte d’une des chambres. Un sourire amusé s’éprend de ses lèvres en remarquant la présence d’une candidate, qui semble s’amuser. Elle devine qu’elle doit écouter de la musique, à moins qu’elle s’adonne dans une activité de mime – mais elle en doute grandement –. La scène lui rappelle étonnamment ces moments où elle surprenait sa sœur et ses amies, à chanter en playback sur les titres de leurs artistes préférés. Dihya n’ose faire de bruit pour se faire remarquer, et observe, toujours avec ce même sourire, sa camarade. Il s’agit de Tara. Quelques minutes pls tard, cette dernière s’arrête, en remarquant la présence de la métisse dans la pièce. Aussitôt cette dernière lui adresse un signe de la main pour la saluer, puis elle lui demande : « comment vas-tu ? », en signant. Elle détaille les traits de son visage et reprend : « Tu as l’air de bien t’amuser ! ». Un large sourire se dessine sur le visage de Dihya, alors.