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MOON MARKED #14H09 - le 30/03/18 - w/@ALIA
Je m’installe dans le grand fauteuil. Non, en faite je m’insère dedans. Les pieds sur l’assise et les genoux près du coeur. Là, presque fœtal, j’ouvre un bouquin que je connais par coeur. Un peu de poésie de Lorde ne me ferait pas de mal en cette journée. Il faut beau, il faut chaud. Mais mon coeur ne veut pas de la piscine, il ne veut pas non plus d’un transat. Mon coeur veut mon fils. Et je me suis dis qu’ici j’allais bien trouver du réconfort. Audre Lorde est l’une des premières activiste afro américaine que j’ai découvert. Le coeur emprunt de liberté, j’avais enfreint les règles de la maison. Lire n’était pas prohibé, mais la lecture sainte était recommandée, voir exclusive. Lorde avait sut soulevé mon coeur et faire trembler mon âme. Lecture que je lisais déjà à mon fils lorsqu’il était encore dans mon ventre. Je pensais qu’il serait une petite fille et qu’il était de mon devoir de lui apprendre dès maintenant ce que c’était d’être une femme noire aux États-Unis. Il s’est avéré qu’il est un garçon, mais les mots de Lorde lui font tout de même écho. Le bouquin sur ouvert, les pages contre mon palpitant, je regarde en l’air. Laissant les mots, les poèmes défilés dans ma mémoire. Je murmure du bout des lèvres, celui féroce que j’ai récité lors de mon passage aux castings. Je m’imprègne de ces mots. De son sens, de son pouvoir. « Moon marked and touched by sun / my magic is unwritten » Je murmure en silence, ma main venant jouer avec un trait de lumière qui traverse la fenêtre derrière moi. J’observe la couleur de ma peau qui se réchauffe au soleil, les quelques tâches de rousseurs qui grignotent mon bras et qui remonte jusqu’à mes joues. Le soleil sur le peau, le soleil sur les lèvres. Le temps n’a plus d’emprise sur moi, mon esprit vagabonde et je ne sais même plus depuis quand je suis là. Tout ce que je remarque c’est que le trait de lumière à faiblit et bougé quelque peu. Le soleil semble vaciller, mais ce n’est pas grave je porte du creux de mes reins jusqu’à la montagne de mes seins. Comme toi là, qui viens vers moi. Je me reconnais en elle, en ses boucles. C’est mon double plus claire. Une teinte moins chaude, mes ses lèvres crient elle aussi soleil. « Je pensais que tout le monde était à la piscine. » Je badine, la voix quelque peut endormie par mon périple poétique.

STRIKE A POSE #14H09 - le 29/03/18 - w/@BARBIE
L’improvisation c’est mon fort, mais faut croire que lors du shooting je n’étais pas très en forme. Alors j’ai décidé de passer cette semaine à m’entraîner pour ne plus miser sur un l’impro mais montrer que je pouvais progresser très rapidement. Je n’avais pas été mauvaise, je n’avais pas fait preuve de mauvaise volonté. Et je n’avais encore moins baissé les bras, mais quelque chose me dit que le note du panel pour ce shooting traduisait d’une certaine déception. J’imagine que je dois me sentir chanceuse, parce qu’on me prouve que ma place est ici, qu’on attend beaucoup de moi. Après le petit-dej, je décide de descendre au sous-sol pour profiter du grand miroir de la salle de sport. Je pense que juste après avoir mangé, l’endroit sera désert. Outre la caméra qui me regarde, y a personne qui pourra se foutre de ma gueule parce que je tente des positions un peut bizarre. L’important je crois, c’est que je sois capable de ne pas aller dans le trop sexy. La mode demande de la subtilité. J’imagine que pour Playboy ou LUI, j’aurais été parfaite sur le dernier shoot. Aujourd’hui je porte un short et un bodies noire tout simple. Ma paire de basket m’amène rapidement jusqu’à l’endroit désiré. Je me presse pour me rendre face au miroir. J’ai l’impression d’être stupide là, à me regarde, la pomme dans la main qui n’attend plus que d’être croqué. Je pose la pomme sur un ban de muscu libre et retourne face au miroir. Je tente de ne pas rire, mais un grand sourire se dessine déjà sur mes pulpeuses. Je n’ai pas peut d’être ridicule, c’est juste que je crois que j’aurais du mal à garder mon sérieux face à la situation. « Concentres-toi. » Je me souffle, le rire au bord des lèvres. Je secoue ma tête de gauche à droite, place mes mains sur mes hanches et fait deux trois squattes histoire de me mettre en jambe. Ok. Je m’éloigne d’un pas, parce que là on se demande un peu si je vais pas embrasser mon reflet. Ok penses sexy mais classe. Et surtout penses edito. Je croise les jambes histoire de pouvoir cambrer quelque peu ma silhouette, le lèves les bras et les plie derrière la tête. L’angle de mes coudes vient orner le contour de la tête. C’est pas trop mal, je rapproche ma tête de mon biceps droit, laissant un peu d’ombre sur mon visage. Pas trop, juste ce qu’il faut. Enfin je crois. Je me demande en faite si j’aurais pas dut embarquer Dihya dans le délire, histoire qu’elle me donne son avis. On aurait même put se donner mutuellement des conseils, parce que comme moi, elle n’a pas réussit à avoir la photo parfaite. Et pile quand je pense à demander conseil, une certaine @Barbie fait son entrée. Je l’observe, dans le reflet du miroir. Je tiens toujours la pose. Elle c’est nana je connaît tout, je sais ce que je fais, la mode c’est mon truc. Alors bon, elle doit certainement déjà avoir un avis là dessus. « Je m’entraîne à poser, t’en penses quoi ? » Regard dramatique. « Tu trouves que c’est sexy mais pas trop ? Ou ça fait juste grosse diva/gogo dancer? » Au moins, je sais qu’elle ne nuancera pas ses propos.