Je suis partagée entre un désir acharné de rejoindre ce merveilleux lit simple que je trouve si confortable malgré un manque flagrant de place qui est plutôt à imputer au lit King Size que j’ai à la maison. Partagée entre ce désir de sombrer confortablement pour une énième nuit de sommeil et ce sentiment d’incapacité qui me laisse songer à l’énervement qui me gagnera progressivement si je m’allonge sans parvenir à trouver le sommeil. J’ai donc choisi de résister encore un peu, jusqu’à ce que la fatigue commence à me rattraper, j’attends l’occasion rêvée pour foncer sans perdre la moindre petite minute. On se fait souvent avoir comme ça, en résistant à l’envie de dormir un temps, c’est l’erreur de débutant qui t’empêche ensuite de parvenir à t’endormir parce que ton coup de barre est déjà loin, trop loin. Je n’en suis pas encore là, j’attends patiemment que le sommeil m’emporte, peut-être qu’il serait plus simple d’atteindre ce stade en dévorant un bouquin plutôt que de m’énerver sur la stupidité de certains personnages devant la télévision. Trop tard pour se rendre à la bibliothèque pour trouver un bon roman, j’ai la flemme de toute manière, je suis trop bien installée ici, un plaid sur les genoux, une bouteille de vin bien sagement entamée et une série guilty pleasure au possible. Bazil me surprend en plein milieu de mon programme, lui aussi insomniaque à priori. « A en juger par ta mine défaite et le désespoir qui orne ton regard… Je dirais clairement que oui ! » Puisqu’il est là, autant en profiter, on s’épuisera à deux… Euh… Non… Attendez, ça sonnait mieux dans ma tête, moins sexuel en tout cas. Il accepte le traitement miracle que je tente de lui vendre et je ne perds pas une minute de plus, attrape un second verre dans lequel je déverse une partie de la bouteille de vin blanc. « Tiens, tu m’en diras des nouvelles ! A la tienne. » Nos verres tintent et j’en profite pour boire une énième gorgée de mon verre. « On se fait un jeu ? Console ou jeux de société ? »