Tu avais fait le tour de la villa, tu t’étais promenée dehors, tu avais même grignoté dans la cuisine…alors là, si tu n’étais pas fatiguée, on ne saurait plus que faire de toi ! Sauf que non, justement pas. Enfin si bien sûr, tu étais claquée et au bout de ta vie mais tu ne parvenais pas à te résoudre à fermer les yeux et juste…dormir ? Non, tu avais l’impression d’avoir mille choses à faire encore et pourtant, bien calée sous les draps du lit, tu ne risquais pas de faire de nouvelles découvertes pour ce soir. A croire que ça ne te suffisait pas tout ce qui te tombait dessus !
A vrai dire, tu ne te souvenais même plus de la dernière fois que tu t’étais sentie heureuse comme ça, exaltée. C’était si bon ! Et le mieux dans tout ça, c’est que tu n’étais pas vraiment seule. Comme tu l’avais prédit, maintenant que l’adrénaline redescendait lentement, tu repensais à ses mots prononcés l’air de rien entre deux ballons éclatés. Etait-il sincère où en avait-il juste profité pour faire le malin ? Tu ne le connaissais pas vraiment finalement mais le peu de temps que tu avais passé avec lui t’avait paru vraiment agréable et tu regrettais maintenant de ne pas avoir eu l’occasion de le revoir pour discuter depuis votre installation.
Te retournant alors lentement dans ton lit, tu relevais légèrement la tête. « Keven ? Tu dors ? »

Keven n'arrive pas à trouver le sommeil. La soirée a été trop riche en émotions, du désespoir de l'épreuve des ballons à la joie d'être intégré à l'aventure, Keven était passé par tous ses états. Lui, candidat dans une émission qui allait élire le meilleur mannequin d'entre eux. Enfin en théorie. Incroyable. Qui l'aurait cru, surtout pour ceux connaissant son passé, son vécu, ce qu'il est réellement ? Ou plutôt ce qu'il était. Personne n'aurait parié sur le londonien, en voilà une certitude. Et pourtant le voilà au milieu des requins. Avec une quatrième place, sur vingt-quatre candidats, sur le premier classement !

« Keven ? Tu dors ? » Non. Bien éveillé, allongé en caleçons sous son duvet, il ne se sentait même pas somnoler. Aussi fut-il surprit quand la voix de Barbie raisonna dans l'obscurité de la chambre, à peine éclairée par une pâle lumière filtrant par le bas de la porte. « Non. » Se redressant sur ses coudes, il peut deviner la silhouette de la jolie blonde sur son lit. Le londonien ignorait qui occupait le lit-double, sûrement les deux derniers arrivés. Instinctivement il chuchota, histoire de ne pas réveiller Anders et les autres. « Je sais pas pourquoi j'ai pas sommeil. Et comment ça se fait que t'es encore réveillée toi ? » Au fond, il était content que ce soit Barbie et pas une autre.

La villa avait eu du mal à trouver le silence mais à présent, quasiment tous les candidats avaient fini par se coucher, ne sachant pas ce qui les attendrait le lendemain. Y aurait-il une autre épreuve ? Un challenge surprise ? Même si Sandra avait expliqué la suite des évènements, tu ne pouvais t’empêcher de repenser à la conversation survenue quelques heures plus tôt avec tes colocataires. Ce n’était pas idiot comme tactique, de rester sur ses gardes et le challenge des selfies t’avait donné une bonne leçon.
Te retournant dans le lit, tu tentais de chasser toutes tes pensées de ton esprit pour espérer trouver le sommeil…mais en vain. Comment faisaient-ils les autres ? Tu avais l’impression d’être tellement gonflée à bloc que tu ne dormirais plus avant plusieurs jours, avant de tomber en rade comme un vielle voitures fatiguée.
Roulant une nouvelle fois, tu tournais le visage en direction du lit de @Keven, essayant de percevoir dans l’obscurité s’il dormait ou non. Puis n’y tenant plus, tu tentais de l’appeler, sans réveiller les autres. Quoique, avec Dihya, tu pouvais bien lui hurler dans les oreilles que ce serait pareil. La réponse du londonien ne tarda pas à faire écho à ton appel et entendait bouger de son côté, tu relevais un peu la tête même s’il fallait admettre qu’il était difficile à deviner dans le noir de la chambre. « J’ai l’impression que je ne vais plus jamais dormir de ma vie ! » répondis-tu en t’esclaffant silencieusement. C’était vrai en plus. « J’crois que c’est l’adrénaline encore ! » ajoutais-tu en fronçant des sourcils alors que tu cherchais une explication logique à votre état.
Puis comme tu ne voulais pas réveiller toute la chambrée et parce que tu en avais simplement envie, tu te glissais hors de ton lit pour aller le rejoindre sur le sien, t’asseyant au bout de ce dernier pour lui faire face. « Comme ça ce sera plus simple ! » fis-tu avant de poursuivre dans la foulée « Tu t’attentais à tout ça ? »

Rigolant, plus ou moins silencieusement, Barbie détaille que jamais elle ne pourra s'endormir, ou du moins que c'est ce qu'elle ressent. Mais l'explication est simple : l'excitation de la sélection, l'adrénaline et le stress de l'épreuve des ballons, l'arrivée dans la maison. Et ainsi de suite. Tout cela s'entourait d'une aura de découverte, de nouveauté, d'exploration, qui pouvait évidemment exciter à fond la caisse tous les sélectionnés. Tout à coup le londonien entend clairement le froissement du duvet de sa colocataire, ce qui lui arrache un froncement de sourcils. Elle fait quoi là ? Imaginez la surprise du bonhomme quand elle le rejoint sur son lit, prenant place au bout. Simple question de facilité. Mais Keven apprécie la proximité avec la jolie blonde, son franc-parler. Elle ne semble pas avoir froid aux yeux en tout cas ! « Tu t’attentais à tout ça ? » Excellente question. Mais la réponse est évidente aux yeux de l'anglo-kényan. Clairement pas. Imitant l'américaine, il s'asseye en tailleur, repoussa le duvet. Il dort en caleçons tout le temps, et si déjà en temps normal il n'est pas du tout pudique, il l'est encore moins dans la presque obscurité de la chambre. « Déjà je pensais même pas être sélectionné, donc déjà pour moi c'est un miracle. » Il en rigole à voix-basse, mais n'en dit pas moins la vérité. Un pur amateur débarquant de Londres, se qualifiant pour un émission pleine de gens habitués au monde du mannequinat. Et ce n'est pas tout. « Je sais même pas comment j'ai pu me classer quatrième en plus. » Au pied du podium. Peut-il rêver d'y grimper lors des prochaines semaines ? Il l'ignore. Mais n'est pas prêt d'abandonner, loin de là ! « La villa c'est un truc de fou ! Demain j'dois tester la piscine, pas moyen. En tout cas je suis content que tu fasses partie de l'aventure. » Le pire c'est qu'il n'est même pas en train de la draguer, rien de ça. Juste de la sincérité, parce qu'il a un peu l'impression que depuis le début de cette aventure, Barbie est là. Ils ont parlé dans la salle d'attente. Cherché ensemble les ballons. Débarqués dans la même chambre. Signes d'un tandem redoutable dont il faudrait se méfier ? « Et toi, t'avais déjà fait des trucs de fou comme ça ? »

Pour peu qu’on sache passer outre ta manière de t’exprimer parfois un peu plus directe que la moyenne, tu n’avais pas trop de mal à te faire des amis par où tu passais. Tu étais donc habituée à sympathiser dès les premiers instants alors pourquoi pas avec les candidats ? Tu devais néanmoins admettre que tu plaçais Keven un peu au-dessus des autres. Vous étiez ensemble depuis les premiers instants de l’aventure et très clairement, s’il n’avait pas été à tes côtés, tu aurais eu un goût amer. Tu t’en serais remise, bien sûr mais il était sans l’ombre d’un doute un des éléments qui rendaient cette aventure plus chouette encore qu’elle ne l’était déjà.
Ce n’est qu’une fois assurée qu’il était bien réveillé que tu vins le rejoindre sur son lit, juste comme ça, sans mauvaise arrière-pensée, souriant de satisfaction alors qu’il se mit face à toi. Il ne le savait pas encore, mais tu étais capable de bavarder des heures durant ainsi mais ce qui était génial encore dans l’histoire, c’est qu’il semblait…pareil ? Ouais dingue ! Vous vous connaissiez à peine et pourtant, tu sentais que vous deux, ce serait vraiment le feu. « Moi je savais qu’ils te prendraient ! » crânais-tu mais tu étais sérieuse derrière tes facéties, tu n’aurais pas perdu ton temps avec un mec en qui tu ne croyais pas. C’était cruel à dire ainsi mais c’était la vérité. L’évocation du classement te fit néanmoins esquisser une grimace. « Oué oué oué bien joué. La prochaine fois je prendrais leurs challenges au sérieux ! » déplairas-tu d’un ton qui traduisait sans mal ta contrariété.
L’évocation de la piscine eut de quoi te faire sourire « Elle est trop belle ! j’suis allée la voir tout à l’heure, j’ai croisé le gars à qui j’ai trouvé la photo d’ailleurs » racontais-tu ravie de voir que Keven était dans le même état que toi : comme un enfant à Disney Land ! Sa remarque eut le mérite de te faire rosire de plaisir et tu te félicitais d’être dans le noir. « Hum pas vraiment…J’crois pas qu’on puisse vivre ça deux fois ! C’est trop fou comme tu dis ! » confirmais-tu avant de reporter ton regard sur lui. « Et toi, tu as dit que tu es londonien et du Kenya, tu as vécu à Londres toute ta vie alors ? Moi tu vois ma mère vient de Cracovie mais j’connais rien de la Pologne. Raconte-moi ton histoire Keven ! »

Pour Barbie, l'intégration de Keven à l'aventure ne faisait aucun doute, ce qui ne manqua de faire plaisir au jeune homme. D'habitude il se montrait plus sûr de lui, mais en plongeant dans cette aventure, en se lançant dans l'inconnu, il n'affichait plus la même confiance en lui. Peut-être qu'il donnait une impression de type inébranlable, mais au fond il savait parfaitement que tout serait difficile pour lui ici, du moins dans le monde du mannequinat. Mais pour l'instant, le londonien décide de simplement profiter de l'instant. Et grâce à la pâle lueur filtrant par la porte, il voit la grimace de Barbie à l'évocation du classement. Beaucoup ne s'étaient pas attendus à ce que leurs instagrams soient jugés, preuve qu'il fallait s'attendre à tout pendant cette émission. « J'ai trouvé cool que les gens s'entraident pour les photos. » Pure vérité. Nombreux furent les candidats, une fois leurs photos en main, à se lancer dans de l'éclatage de ballons pour aider les autres. Alors qu'à la base, ils sont tous concurrents. Tout comme lui, Barbie se réjouissait de la piscine, mais également de l'aventure, de toutes ces choses un peu folles, la villa trop luxueuse et spacieuse, la décoration, bref, tout. Ils étaient là, deux enfants surexcités par ce qu'ils vivaient, discutant, chuchotant, au milieu de la nuit, comme des amis de longue date. « Et toi, tu as dit que tu es londonien et du Kenya, tu as vécu à Londres toute ta vie alors ? Moi tu vois ma mère vient de Cracovie mais j’connais rien de la Pologne. Raconte-moi ton histoire Keven ! » Keven se racle la gorge comme si il s'apprêtait à débuter un discours. Pure mise en scène, puisqu'il rigole tout de suite après. « Na j'ai jamais pu aller au Kénya malheureusement. Mais mon père est londonien, et du coup j'ai passé toute ma vie là-bas. » Quartiers pauvres de Londres, en général les gens qui y vivent ne possèdent pas des comptes en banque très garnis, surtout pas permettant de voyager d'un continent à l'autre. « Mais si je gagne, je t'emmène et tout. Tu nous vois en plein safari ? » Cela pourrait paraître malpoli de proposer ça à une presque inconnue, mais au fond il est sérieux. Une victoire, et surtout l'argent allant avec, permettrait à Keven de s'offrir un vol en première classe directement pour l'Afrique. Et il n'aurait aucun problème à partager cette expérience avec Barbie. Il est plutôt généreux avec ceux qu'il aime bien, un enseignement de sa mère. C'est elle qui vient de là-bas. En tout cas Keven n'a aucun mal à s'imaginer avec Barbie dans une jeep décapotable, perdus au milieu de la savane, entouré d'éléphants, de zèbres et de lions, rigolant à gorge déployée pour un truc débile. Interrompus par les ronflements d'@ANDERS, Keven hausse un sourcil. « La vie si il est comme ça toute l'aventure faut qu'on s'en débarrasse. » Aucun sérieux dans ses propos, parce qu'il a l'air cool le viking quand même. « Toi tu viens de New York nan ? J'ai toujours voulu aller là-bas, ça doit être fou. » Elle lui lui avait dit dans la salle d'attente, avant qu'isl ne passent devant le jury. Sauf que Keven et sa mémoire de poisson rouge ...

Tu te sentais vraiment bien ce soir et comme une enfant, tu n’avais pas envie de voir cette journée s’achever comme par peur de te réveiller d’un rêve trop beau pour être vrai. Sauf que tu ne rêvais pas, tu étais bien installée en tailleur sur ce lit qui n’était pas le lien, à bavarder dans l’obscurité avec celui qui serait sans aucun doute ton meilleur allié sur cette aventure. Peut-être que sa présence rendait même la compétition plus douce à tes yeux. Tu avais bien envie d’apprendre à le connaître davantage et c’est sans détour que tu le questionnais, posant tes coudes sur tes genoux, le menton posé sur tes paumes, prête à écouter son histoire avec attention. Le jeune homme joua d’ailleurs le jeu, se préparant à raconter une belle et longue histoire. « Oh… » commençais-tu un peu déçue qu’il n’ait pas de merveilleux souvenirs d’Afrique à partager même si tu comprenais sa situation pour l’avoir vécue aussi. La promesse qui suivit eut de quoi te faire retrouver le sourire et tu te fis violence pour ne pas trop t’agiter pour ne pas réveiller les autres, excitée d’avance à l’idée de parcourir les terres du Kenya à la découverte de ce pays que tu connaissais mal. « Oh la la ça me donnerait presque envie de te laisser gagner ! Ce serait trop bien ! » approuvais-tu, t’imaginant déjà dans Jumanji. A quoi ressemblait le Kenya ? Tu savais que tous les pays d’Afrique n’étaient pas faits de savane et tu étais curieuse d’en découvrir davantage sur les racines de Keven. Puis tu n’allais pas te mentir, la seule idée qu’il puisse avoir envie de t’y emmener te faisait ronronner de joie. Qu’est-ce qu’il pouvait être adorable, il en avait conscience au moins ? « J’ai déjà été en vacances au Cambodge, il y avait des éléphants partout mais il parait que les plus beaux sont justement en Afrique. J’adorerais en voir pour de vrai. » confiais-tu avec un petit sourire songeur, bien vite interrompue par le petit bruit qui s’éleva du lit voisin.
La reaction de Keven t’arracha un rire que tu tentais de faire mourir, plaquant la main sur ta bouche. « T’es con ! Si tu me faire rire on va réveiller tout le monde, sauf Dihya ! » lui reprochais-tu, l’œil brillant de malice avant de lui désigner l’oreiller dans son dos. « Avec ça, le tour est joué ! » suggérais-tu, l’air de rien avant de te redresser un peu pour reprendre la conversation. « Et ben quand je gagnerais et que j’aurais une vie de dingue, je t’emmènerais avec moi visiter toutes les grandes villes ! Ce sera aussi une sorte de safari ! » proposais-tu en reprenant avec cette assurance qu’on te connaissait bien. « Tu vas rire mais j’ai trop l’impression qu’on se connait depuis toujours ! »

L'idée d'un safari avec lui sembla énormément plaire à la jeune femme, qui ne s'en cacha pas ! Puis elle évoqua un précédent voyage au Cambodge, avec ses éléphants partout, ce qui ne manqua pas de faire rêver Keven. Maintenant qu'il gagnait plutôt bien sa vie, prendre l'avion pour un pays quelqu'un, même sur un autre continent, devenait une réalité réalisable pour lui, au contraire d'il y a quelques courtes années. Seul le manque de temps l'en empêchait pour l'instant, mais il ne s'en priverait pas éternellement. « T’es con ! Si tu me faire rire on va réveiller tout le monde, sauf Dihya ! » Keven s'esclaffe, même si se moquer, même amicalement, d'une personne de cette manière pouvait ne pas être la plus correcte des choses. Mais bref, tout cela ne revêtait aucune arrière-pensée, juste de l'humour. Barbie qui propose d'étouffer Anders, le londonien arrive assez facilement à se l'imaginer à califourchon sur le viking, appuyant de tout son poids sur sa tronche barbue pour l'empêcher de respirer. Et voilà qu'un rire un peu trop fort fuse de la bouche de Keven. L'imbécile. « Faudra pas rater ton coup. » Parce que même si il a l'air plutôt sympa, Keven préfère ne pas l'imaginer énervé. Sûrement une vraie furie.

Quand Barbie lui propose, en cas de victoire, de l'emmener à son tour en voyage dans toutes les grandes villes, Keven ne peut pas s'empêcher de rougir. Heureusement que sa peau rend sa gêne invisible. Qu'une presque parfaite inconnue lui propose ça en toute franchise, ça lui fait tellement plaisir, mais également si chaud au coeur ! C'est vrai qu'en voyant Barbie dans la salle d'attente, balancer des piques et tout, Keven s'en était fait un avis mitigé. Sûrement une de ces blondes se pensant supérieures à tous et à toutes, ne pétant pas plus haut que leurs culs. Mais en quelques mots, au premier contact, tout cela c'était évanoui. Et Keven aimait de plus en plus ce qu'il découvrait en elle. « Tu vas rire mais j’ai trop l’impression qu’on se connait depuis toujours ! » Encore une fois l'américaine tape en plein dans le mille, ne pouvant pas dire plus juste. « Ca serait génial qu'on gagne tous les deux, le truc parfait quoi. Là on pourrait carrément faire le tour du monde. » Ou plutôt les fêtes de malade qui s'ensuivraient. « Tellement ! On a trop des caractères qui vont bien ensemble. » Il faillit ajouter que si ils se seraient rencontrés plus tôt, dans un autre contexte, il n'aurait pas hésité à la draguer. Mais pour l'instant tout se passait tellement entre eux que Keven ne souhaitait pas tout gâcher. Et puis ses dernières histoires ne s'étaient pas bien terminées, aussi préférait-il ne pas trop s'avancer. Juste kiffer l'amitié qui naissait entre eux, avec les fous rires qui en découleraient tout naturellement. « Imagine ceux qui vont regarder l'émission, ce qu'ils vont penser en nous voyant, là, maintenant. J'suis sûr qu'ils parient déjà sur nous. » Il en rigole, parce que les ragots et autres rumeurs, il s'en fiche complètement le londonien. Au contraire cela ne pourra sûrement que lui attirer la sympathie du public. Mais il n'est pas là pour se les mettre dans la poche eux, du moins tant qu'ils n'entrent pas en compte dans les résultats, mais plutôt le jury.

C’était chouette, ces plans sur la comète. Ça vous donnait une bonne raison de vouloir aller au bout de l’aventure et en sortir grands vainqueurs. Elle l’avait bien dit Sandra, il y aurait deux gagnants, celui du cœur et celui de la technique, une place pour chacun de vous. Voilà qui vous donnait une raison supplémentaire pour vous battre à deux pour atteindre vos objectifs. Tu avais beau avoir conscience qu’il était facile de créer une alliance dès les premières heures, que le plus dur serait de la faire tenir sur la durée, tu avais confiance en vous. Keven t’inspirait réellement et comme tu lui avais déjà avoué à demi-mot et sans l’exprimer, tu te sentais privilégiée d’entretenir un tel lien avec le jeune homme. Il ne faisait nul doute que ce serait une force pour vous dans le jeu !
Le ronflement d’Anders mit pourtant fin à tes réflexions et Keven ne trouva rien de plus intelligent que te faire rire ! Et après, ce serait ta faute si tout le monde se faisait réveiller ! Mais pas de panique, tu avais une solution radicale à lui proposer : un oreiller sur la tête et ce serait réglé ! Dire que tu aimais bien Anders ! « Je compte sur toi pour l’achever ! T’es mon partenaire de crime maintenant ! » souris-tu. C’est comme ça que de pauvres mecs trop gentils se retrouvaient dans des histoires tordues, accusés à la place du vrai meurtrier. Toujours à cause d’une femme quoi.
Votre discussion se poursuivit, teintée de rêves mais le plus beau, c’est que vos rêves trouvaient écho l’un en l’autre, comme si vous n’aviez attendu que ça, tout au long de votre vie. Tu finis d’ailleurs par partager avec lui ce drôle de sentiment. « Chiche. » fis-tu alors qu’il reprit, tendant vers lui un poing pour sceller cette promesse. A ce stade, c’était presque un mariage, pour le meilleur et pour le pire Keven, réfléchis bien. Quoique non, viens checker ! songeais-tu, un petit sourire au bord des lèvres, les paupières qui commençaient à s’alourdir dans l’obscurité.
Te redressant un peu, le dos le long du mur, tu pinçais légèrement des lèvres à l’évocation des spectateurs. C’était nul mais elle te traversa l’esprit, l’idée qu’il puisse faire ça juste pour l’exposition. « C’est toi qui a commencé en me demandant mon numéro en pleine prime. » dis-tu, un poil sur la défensive. Est-ce que c’était calculé ? Puis comme pour cacher ton trouble, tu haussais des épaules. « Même moi je ne te vois pas alors ouais, on peut tout s’imaginer. » fis-tu pas encore tout à fait rassurée des intentions du londonien. Puis comme traversée par un flash, tu repris avec ce ton qu’on te connaissait mieux. « La vraie question c’est de savoir si il y a une téléspectatrice un peu particulière qui va me jeter de l’acide à la figure si elle nous vois ensemble. » Bref Keven, t’as une copine ?

@Keven

Leurs poings se cognent doucement, scellant la promesse. Et autant dire que Keven, c'est le genre loyal et tout, qui n'oubliera pas ces quelques mots, ces invitations, ces futures aventures. Il a très jeune appris la valeur d'une parole donnée, simple question de respect, d'intégrité. Barbie semble en tout cas plus retenue quand elle évoque la demande de numéro de Keven, encore dans la salle d'attente. Regrette-t-elle cet épisode ? Pas le londonien, qui ne pensait même pas que les choses iraient si bien entre eux. Il sait que pour une bonne émission de télé-réalité il faut des couples, des gens qui rompent, qui se crient dessus et tout. Et aussi des mises en scène, parfois glissées par la production, pour accentuer le tout. Mais lui n'est pas de ce genre, en tout cas pas au point de jouer avec les sentiments de quelqu'un. Son début d'affection pour Barbie n'est donc pas feint, ni joué, ni quoique ce soit. « Même moi je ne te vois pas alors ouais, on peut tout s’imaginer. » L'africain en rigole, les blagues sur sa peau ne le touchant presque jamais. Il est même du genre à abuser d'autodérision, aussi la phrase de Barbie le fait rire. Pas mal, pas mal. Il ne peut voir le visage de la blonde, seulement en deviner les contours, aussi ne remarque-t-il pas, même au travers de sa voix, l'hésitation, la retenue. « La vraie question c’est de savoir si il y a une téléspectatrice un peu particulière qui va me jeter de l’acide à la figure si elle nous vois ensemble. » Oh. Keven hausse un sourcil, aussi intrigué qu'amusé. Si Barbie s'intéresse à cela, c'est qu'elle se demande si le bonhomme est en couple. Donc, de fil en aiguille, cela veut potentiellement dire qu'elle s'intéresse à lui ? Tu vas chercher trop loin mec, laisse tomber. « J'suis sûr qu'avec de bonnes caméras on arrive à me voir quand même, j'suis pas si négro que ça. » Comme pour se rassurer il jette un coup d'oeil vers l'angle de la pièce, où un petit point rouge rappelle aux participants qu'ils sont filmés. Haussant les épaules, souriant comme un débile, le londonien reporte son attention sur Barbie. « Nan, pas de groupe folle furieuse prête à me sauter dessus. Ma dernière relation date d'il y a deux ans, un truc comme ça ... » Les souvenirs ne sont même plus douloureux pour le bonhomme, dont le temps a soigné cette blessure inhérente à toute rupture. C'est du passé, et il n'a pas à se plaindre, au contraire. Keven n'est pas du genre à raconter sa vie dans les détails, mais il est important pour lui de se montrer franc avec Barbie, ne serait-ce que pour le début d'amitié qui est en train de naître entre eux. Et puis mieux vaut partir sur de bonnes bases, non ? D'autant plus que depuis sa rupture, jamais il n'a reprit contact avec son ex. Pas un appel, pas un sms, nothing. Totalement libéré. « ... alors j'suis un homme libre jolie jeune femme. » Prenant une voix charmeuse, il se penche un peu en arrière, rigolant à sa drague pourrie. « Et toi alors ? Un grand baraqué qui me tomberait dessus une fois le pied dehors ? Parce que t'as remarqué que mes bras de poulet je vais pas faire long feu. » Comme pour imaginer ses mots, il regarder ses bras. Bon d'accord il est quand même un peu musclé le Keven, il entretient son corps et tout. Mais quand il voit certains types avec des immenses muscles et tout ...