Premier photoshoot et je suis à la fois stressée et excitée. Je me tourne un instant vers Sander, me disant que notre discussion était bien plus proche qu'on le pensait. Je ne sais absolument pas nager et j'ai une peur bleue de me noyer. Heureusement, chacun à des indications différentes et quant aux miennes, elle ne se passe pas dans l'eau. Je suis soulagée, je retrouve peu à peu le sourire. Le maillot de bain que je porte est magnifique, il ne ressemble en rien à ceux que j'ai déjà pu porter dans le passé. Je me sens à l'aise, il faut dire que j'ai l'habitude des photos en petite tenue et que je ne suis pas gênée pour un sous. Non, ce qui me stresse surtout c'est la renommée du photographe en question et ce qu'il pourrait penser de mon niveau. Et si je n'étais pas à la hauteur. Je n'y réfléchis plus et je décide de donner le meilleur de moi-même. J'attrape le ballon qui doit servir d'accessoire pour le photoshoot et essaye de prendre une pose travaillée, mais pas trop réfléchi non plus pour ne pas avoir l'air d'avoir une tête pensive sur les photos. Le ballon entre les mains, j'essaye également de m'en servir sans avoir l'air de ne pas savoir quoi en faire. Et puis je laisse faire le photographe, ne sachant pas ce que donnera ce premier résultat sans aucune directive encore.

Ma première pose ne semble pas plaire à Cesare. Il me fait la remarque que mon visage est caché par l’ombre du ballon. Faut dire qu’avec le soleil, je ne sais pas trop comment me placer. J’écoute ses premières directives et essaye de ne pas me faire dévorer par le stress. Allez Alia, concentre-toi, tu peux le faire. Le premier cliché est souvent le plus raté, un peu comme la première crêpe. C’est simple, il vaut mieux tout changer. Le ballon que je portais au-dessus de la tête, je ferais peut-être mieux de le laisser au sol. Position un peu lascive, je prends la pose tout en mimant celle qui ramasse le ballon, dans un faux éclat de rire. J’espère que ce cliché là sera beaucoup plus réussi que le premier, histoire qu’il ne pense pas que je sois complètement une incapable ; j’ai déjà fait des shootings au bord d’une piscine. Ne pas faire attention à qui tient l’appareil, seulement s’occuper du flash de celui-ci.

La photo n’est pas encore à son goût, mais d’après lui c’est déjà un peu mieux, on est plus très loin d’un très bon résultat. Ça me remotive. J’avais peur de faire n’importe quoi et de ne pas bien comprendre ses consignes. Alors apparemment tout est bon, il cherche juste à ce que se soit parfait. Peut être moins de sexy pour ne pas faire vulgaire, mais garder quand même ce petit côté ‘’fatale’’. Je dois réfléchir très rapidement, ne pas perdre de temps. Cesare va s’impatienter. Il ne pourra pas s’occuper de moi toute la journée. Je me replace, bien au centre du décor choisi, jouer avec le ballon tout en oubliant pas l’expression de mon visage. Tout se joue sur le visage. Ne pas trop réfléchir, ne pas s’abandonner non plus totalement. Les conseils de maman seraient les bienvenues pour ce photoshoot.

Je ressens une certaine frustration, Cesare n’est de nouveau pas satisfait. J’ai l’impression de tourner en rond, de ne pas comprendre ses attentes. Le soleil commence légèrement à me taper sur la tête, je sens même une goutte coulée le long de mon front. La maquilleuse est la première à le remarquer, elle n’hésite pas à accourir jusqu’à moi pour frotter ça et remettre une petite touche de fond de teint. Je souffle et respire durant ses quelques secondes de répit. Voilà, c’est reparti. Alia, ne te décourages pas. J’essaye de prendre un visage rayonnant, alors qu’intérieurement je bouillis à l’idée de ne pas réussir ce premier photoshoot. Je pense aux conseils de maman. Dans un premier temps, toujours trouver la posture, puis se laisser apprivoiser par l’appareil. C’est ce que je dois absolument faire. Je fixe alors l’objectif, sans plus aucune crainte et essaye de donner ce que Cesare attend.

Il semble beaucoup plus satisfait, mais ce n’est pas encore ça. Il y a encore un petit détail qui cloche d’après lui. Sauf qu’il ne sait pas m’expliquer lequel. Je savais qu’il serait exigeant, mais là, je commence à douter de mes propres capacités. En effet, je n’ai jamais fait de photoshoot avec un tel niveau de difficulté, mais c’est pour ça que je suis là. Si j’ai rejoint cette compétition, c’est pour me surpasser et donner le meilleur de moi-même. Je veux le faire et je dois m’en donner les capacités. Alors toujours avec le ballon en main, je courbe légèrement ma cuisse pour faire ressortir mon fessier. Pas de manière trop prononcée, mais assez pour mettre mes formes en valeur. C’est le moment de se surpasser et d’enfin obtenir cette photo qui me permettra peut-être de continuer l’aventure. La remporter.