Mon côté sexy plaît, c'est du moins ce que je comprends de l'avis de Cesare qui continue de m'encourager en disant que je suis sur la bonne voie pour faire la photo parfaite. Ca me remotive de l'entendre m'encourager, il n'est pas obligé de le faire après tout. Alors malgré le soleil, malgré les conditions difficiles à cause du soleil qui commence légèrement à me faire tourner la tête, je ne perds pas mon objectif : faire une photo qui permettra d'aller plus loin dans l'aventure. Je lui offre un peu moins de sourire, j'essaye de la jouer femme inaccessible, je me dis que peut être ça donnera un autre effet à la photo et qu'il aura enfin ce qu'il désire.

Après avoir fait quelques clichés, le soleil semble perturbé l’ensemble de l’équipe. Cesare propose donc à tout le monde de faire une pause. Ils s’éloignent tous de la piscine pour rentrer se rafraîchir, sauf que moi je ne veux pas lâcher l’affaire. Devant les fenêtres qui servent de miroirs, je m’entraîne à poser. Il faut absolument que j’ai une parfaite posture pour donner un cliché satisfaisant à présenter devant le panel. Si ma photo n’est pas bonne, je risque de me faire éliminer de la compétition. Et premièrement, se faire éliminer en première, c’est vachement vexant, mais en plus je n’aurais eu le temps de rien prouver de ce que je sais réellement faire. Alors faut que je me bouge. Au bout de cinq minutes, chacun revient à sa place et Cesare ne traîne pas. Il reprend son appareil et me demande de me remettre devant l’objectif.

Alors que le shooting vient juste de reprendre, un gros nuage passe au dessus de nos têtes. Du coup, le soleil n'illumine plus le photoshoot et Cesare semble visiblement être agacé. On doit donc s'arrêter, j'en profite pour demander gentiment un verre d'eau à l'une des assistantes présentes. Elle réapparaît quelques secondes plus tard avec un verre rempli que je bois d'une traite. Je commence à légèrement avoir la frousse pour le résultat final, ça va bientôt faire quarante-cinq minutes qu'il tire mon portrait et visiblement, il n'a pas encore trouvé la photo parfaite. J'ai un peu la frousse quand il choisira malgré tout l'une des photos et que je serais obligé d'entendre l'avis du panel qui ne sera certainement pas positif. Le soleil réapparaît rapidement. Cesare veut reprendre aussi très vite. Il doit en avoir marre de tirer mon portrait et de ne pas avoir le résultat escompté. Je reprends donc le ballon que je lève au dessus de ma tête, comme si j'étais prête à le jeter en l'air. Je courbe mon corps, en faisant attention à ce que aucune partie de mon corps soit trop tourné vers l'intérieur. Bras bien tendue, Alia.

Il s'agace, je le vois à son regard. Il me demande de changer de position, que mes bras couvrent un peu trop mon visage. Je me sens totalement dépassée. Je pose même le ballon à mes côtés. Je ne sais plus quel pose faire, Cesare doit me trouver totalement incompétente. J'ai presque envie de pleurer à l'idée d'être aussi perdue. Puis j'aperçois les caméras et là, j'essaye de me remotiver. Je n'ai pas fait cette émission pour baisser les bras au premier photoshoot. Je souffle et reprend le ballon entre les mains, déterminée. Plus d'authenticité, moins de superficialité. C'est peut être ce qu'il attend. Je dois un peu moins réfléchir à la pose et travailler un peu plus au niveau de mon visage. Le ballon ne doit pas être oublié, mais je ne dois pas me focaliser dessus non plus.