Le premier panel a eu lieu hier et passer le bonheur de n’avoir perdu qu’une place dans le classement complet, un énorme stress m’envahit. Six modèles ont été exclus de la course à la victoire. Nous ne sommes donc plus que 18 et mis à cette échelle, ma treizième place se rapproche plus d’un siège éjectable que d’un confortable siège à porteur. Je n’ai ainsi qu’une optique cette semaine, apprendre à mieux connaître les autres candidats afin, par extension, de me rapprocher du public et augmenter mon fan score, tout en essayant de faire beaucoup mieux dans le challenge et photoshoot à venir afin de redorer mon image auprès du panel. Je ne suis pas qu’un sportif, un barbu bourru ou je ne sais quel autre stéréotype. Au fond, je reste un homme, déterminé, et compte bien tout faire pour montrer au panel et au monde en général que j’ai tout pour être un model et de ce fait que je mérite ma place. Pour l’instant, je préfère décompresser devant la télévision de la salle de détente. La télécommande à la main, je décide de me mater les derniers épisodes d’une serié de super-héros à la mode quand je vois débarquer @Devan. On a pas été épargné lors du panel, hein. À ce que j’ai compris, pour lui aussi, son photoshoot ne c’était pas si bien passé que ça. Ce qui l’avait conduit à se retrouver en queue de classement. Chose surprenante à mes yeux, tant je l’imagine depuis le début du jeu comme l’un des potentiels gagnants de l’aventure. Le point positif, c’est que vu nos places, on ne peut que remonter. J’éclate de rire avant de repenser à mes propos. J’ai surement tort au fond. Dans ce jeu, comme dans ce métier en général, on est à l’abri de rien. Comme le dit Heidi Klum dans l’émission Project Runway avant chaque défilé éliminatoire ;dans le milieu de la mode, un jour vous être au sommet et le lendemain dehors. Je préfère, ainsi, ne pas m’habituer, de peur de subir une violente désillusion.Tu veux regarder quelque chose en particulier ? Je ne suis pas chiant sur les programmes et veut bien partager. Je suis sûr que ce moment nous fera du bien à tous les deux. Qui sait on trouvera peut-être un programme télé qui nous donnera une idée pour nous engager sur la voie de la réussite. C’est toujours beau de rêver.

Tes pensées te hantent et te voilà errant, dans les couloirs de la villa, tel un zombie ou peut-être un nouveau fantôme. Il y en a eu pas mal les semaines précédentes et ils sont tous partis. Dans la logique, si on suit le raisonnement des notes et du classement, tu devrais être le prochain à devoir quitter le jeu. Tu te rends pas compte sur le moment qu’il te reste encore deux semaines pour prouver que tout n’est pas perdu et que tu peux largement mieux faire. Tu restes bloqué sur ton échec et une déception immense. Ça te renvoi automatiquement à tes échecs du passé et ça te fait douter quant au futur. Tel un robot ou plutôt une loque ambulante, tu t’échoues sur l’un des canapés, sans prendre réellement garde à qui se trouve à tes côtés. Tu gis, comme si t’avais une plaie ouverte, avant d’être ramené à la réalité par la voix d’un candidat t’interpellant. @Anders, qui te rappelle que tu n’as pas été épargné lors du dernier panel. C’est pas peu de le dire. Lui non plus visiblement. « Effectivement. » Tu t’éveilles peu à peu, comme si un nouveau jour venait de se lever, avant de réaliser les nouveaux propos du candidat qui résonnent dans ta tête plusieurs fois. Tu peines à rire à côté de lui. « C’est une façon de voir les choses mais en même temps, une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer... » T’as clairement perdu ton optimisme légendaire. T’es au fond du gouffre et il va falloir plus que ça pour te remotiver et te rebooster. « Tu t’es foiré à quoi, toi ? » Tu ne te souviens en tout cas pas d’avoir vu le viking figurant parmi les derniers de la liste. Maintenant, ta mémoire te fait peut-être défaut. En attendant, le garçon semble y mettre du sien pour te divertir et tu ne peux qu’apprécier. « Un truc qui ramène ma joie et ma bonne humeur, tu crois que c’est possible ? » Un léger sourire s’affiche sur ta tête attristée et désemparée tandis que tu t’affales un peu plus sur le canapé.